TÉMOIGNAGE - "J'en ai assez de vivre", Anne-Marie attend beaucoup de la future loi sur la fin de vie

À l'Ehpad "Le Saule", Anne-Marie, 93 ans, "ne fait que penser" à la future réforme sur la fin de vie. Le gouvernement doit présenter un texte de loi fin septembre sur le sujet alors que, début avril, la convention citoyenne a jugé "nécessaire" d'autoriser le suicide assisté et l'euthanasie sous conditions.

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Depuis son AVC, il y a 8 ans, Anne-Marie, les yeux bleus et embués, parle du suicide ouvertement : "À partir de ce moment-là, je me suis dit la vie est finie pour moi. Je ne pensais pas que je vivrais aussi vieille. D'ailleurs, je souffre moralement, surtout physiquement, un peu. Puis j'en ai assez de vivre tout simplement."

"Il faut que la ministre pense aux gens concernés"

La nonagénaire en parle souvent avec ses filles : "Mes filles sont d'accord avec moi quand j'en parle. Elles savent ce que je désire, mais elles ne veulent pas que j'en parle." Anne-Marie sourit : "Même les soignantes, elles me disent en rigolant : 'Taisez-vous !' Je crois qu'elles en ont marre."

Anne-Marie a déjà réfléchi à se tourner vers "la Suisse ou la Belgique, mais personne n'aurait été d'accord" dans son entourage. Aujourd'hui, face à toutes les difficultés qu'elle rencontre, la retraitée lance un appel à la ministre Agnès Firmin-le- Baudot, qui pilote la future réforme. "Il faut que la ministre pense un peu aux gens qui sont concernés pour que ça se fasse normalement."