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Rassemblement contre la transphobie à Chambéry : "un tiers des jeunes trans ont eu des pensées suicidaires"

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Une centaine de personnes se sont rassemblées, ce dimanche 5 mai, place de Genève à Chambéry pour dénoncer la transphobie. Des personnes transgenres expliquent leurs craintes au micro de France Bleu Pays de Savoie.

Une centaine de personnes se sont rassemblées ce dimanche à Chambéry contre la transphobie. Une centaine de personnes se sont rassemblées ce dimanche à Chambéry contre la transphobie.
Une centaine de personnes se sont rassemblées ce dimanche à Chambéry contre la transphobie. © Radio France - Mélanie Tournadre

Des collectifs et personnalités politiques, artistiques, militantes et intellectuelles aveient appelé à manifester ce dimanche 5 mai pour dénoncer "l'offensive transphobe" en cours selon eux contre les droits des personnes trans. Les associations dénoncent un rapport sur la transidentification des mineurs rédigé par le groupe LR au Sénat. Elles voient dans ce texte, qui a débouché sur une proposition de loi qui sera examinée le 28 mai en séance publique, un retour des thérapies de conversion selon les manifestants.

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Une centaine de personnes rassemblées à Chambéry

Des rassemblements ont eu lieu, ce dimanche, dans une cinquantaine de villes dont Chambéry en Savoie, organisés à l'appel du collectif "Du Pain et des Roses" et de plusieurs associations et partis politiques. Une centaine de personnes se sont rassemblées place de Genève dans le centre-ville à l'appel notamment du jeune collectif savoyard Tarlouz'7312. Les manifestants sont venus avec des drapeaux et pancartes où on pouvait lire: "pas de lutte de classes, sans les personnes trans" ou encore "la transphobie tue vos enfants" ou encore "Trans par-ici, trans par-là, c'est la transmania".

"La transphobie tue vos enfants"

Charly, une trentaine d'années, tenait à être mobilisé contre la transphobie. Cet homme transgenre, d'une trentaine d'année, a fait sa transition il y a deux ans. Né dans un corps de femme, il est homme aujourd'hui après un long processus complexe. "J'ai attendu d'avoir presque quarante ans pour me trouver, j'ai été très bien accompagné dans ma transition par des gens qui connaissaient et par des centres et c'est essentiel d'être là pour ceux qui sont concernés par la dysphorie de genre surtout les jeunes" insiste Charly.

"Un tiers des jeunes trans ont eu des pensées suicidaires, 2/3 auraient fait une à deux tentatives de suicide, 50% sont victimes de discrimination à l'école" explique Charly qui regrette "un retour en arrière avec cette proposition de loi LR qui empêcherait les jeunes d'être suivis correctement dans leur transition". "Les inhibiteurs d' hormones, bloqueurs de puberté, sont réversibles, c'est pour donner le temps aux mineurs de réfléchir, on ne commence pas une transition à 12 ans, il ne faut pas ire n'importe quoi. Je me sentais écorchée vive sans blessure, maintenant que j'ai fait ma transition j'ai trouvé ma blessure et j'ai pu la soigner, ça a a changé ma vie entière, ça fait vraiment du bien" ajoute Charly.

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Charly a fait sa transition il y a deux ans et il est venu manifesté ce dimanche à Chambéry contre la transphobie.
Charly a fait sa transition il y a deux ans et il est venu manifesté ce dimanche à Chambéry contre la transphobie. © Radio France - Mélanie Tournadre

"Il faut stopper ce climat de haine"'

Les manifestants dénoncent également la publication et la promotion du livre "Transmania" qui se présente comme une "enquête sur les dérives de l'identité transgenre". "Il faut lutter contre ce climat de haine, ces idées de droite et d'extrême droite" explique une manifestante. "Il y a un peu plus de 10 ans c'était la manif pour tous contre le mariage homosexuel, maintenant c'est cette proposition de loi et ces livres contre les trans, l'homophobie ne marche plus maintenant c'est la transphobie".

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"C'est douloureux d'entendre que c'est une mode"

"Il faut contrer ces idées de droite et d'extrême, cette volonté de revenir vers des thérapies de conversion, de ne plus aider les mineurs dans leur transition", explique Sol, jeune homme trans âgé de 25 ans. "Moi j'ai fait une transition et ce n'est pas une mode, on oublie trop souvent la souffrance que ça engendre de faire une transition, c'est tellement compliqué médicalement, administrativement, qu'on ne fait pas ça sur un coup de tête un matin !" ajoute le jeune homme.

"Ce mouvement de transphobie prend le prétexte de la protection des enfants, sauf que ça fait plus de mal que de bien au contraire, c'est la création d'une panique qui n'a pas lieu d'être, ces transitions sauvent ceux qui les font, diminuent les risques de dépression et de suicide chez ceux qui souffrent de dysphorie de genre" explique Delphine du collectif savoyard de défense des droits LGBT+, Tarlouz'7312. "

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Rassemblement ce dimanche 5 mai dans le centre-ville de Chambéry contre la transphobie.
Rassemblement ce dimanche 5 mai dans le centre-ville de Chambéry contre la transphobie. © Radio France - Mélanie Tournadre
Mobilisation ce dimanche 5 mai à Chambéry contre la transphobie.
Mobilisation ce dimanche 5 mai à Chambéry contre la transphobie. © Radio France - Mélanie Tournadre
Rassemblement contre la transphobie ce dimanche à Chambéry.
Rassemblement contre la transphobie ce dimanche à Chambéry. © Radio France - Mélanie Tournadre

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