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Pour mettre les migrants mineurs au chaud à Calais, une association crée des places d'hébergement d'urgence

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Pour compenser le manque de place d'hébergement d'urgence pour les migrants de Calais, Médecins Sans Frontières lance son propre dispositif d'hébergement, spécifiquement dédié aux exilés mineurs.

Faute de place, la majorité des exilés mineurs dorment dehors dans des campements. Faute de place, la majorité des exilés mineurs dorment dehors dans des campements.
Faute de place, la majorité des exilés mineurs dorment dehors dans des campements. © Maxppp - Karel Prinsloo

En plein hiver, les places d'hébergement d'urgence manquent à l'appel pour permettre aux sans-abris de dormir au chaud. À Calais, les quelques 1.000 exilés, dont une centaine de mineurs, présents en cette fin janvier, sont une immense majorité à dormir dans des campements, faute de place. Pour la première fois, l'association Médecins Sans Frontières a donc décidé d'ouvrir ses propres places d'hébergement d'urgence. L'association fournit des chambres d'hôtel depuis lundi 22 janvier, pour mettre à l'abri les mineurs exilés jusqu'à la fin de l'hiver.

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Mettre au chaud, mais pas seulement

Cela fait des semaines qu'Abdul et Ahmed sont à Calais. Tous les deux ont 16 ans, ils viennent du Soudan. Ils essaient régulièrement d'avoir un toit sur la tête, mais rien à faire : "On demande, mais il n'y a pas de place, alors on se concentre plutôt sur trouver une couverture pour dormir au chaud. On dort à la jungle", raconte Abdul.

C'est pour éviter cela que Médecins Sans Frontières a décidé cet hiver de louer des chambres d'hôtel pour ces mineurs isolés. Il y a 20 places en tout. Seule condition : que les jeunes puissent justifier d'un refus de leur demande de mise à l'abri auprès du département.

"Il y en a deux qui sont arrivés ce matin, ils ont essayé de traverser hier soir, on les a récupéré mouillés, raconte Ali Besnaci, le coordinateur de Médecins Sans Frontières à Calais. Alors il faut vite se réchauffer, prendre des boissons chaudes, ne surtout pas retourner sous la tente, dans la boue."

Mais l'enjeu n'est pas seulement d'offrir une nuit au chaud : "La plupart d'entre eux n'a pour projet que de traverser. Si on prenait le temps de discuter avec eux, de leur expliquer qu'ils ont des droits, des protections, peut-être qu'ils prendraient moins de risques", espère Ali Besnaci.

Dénoncer le manque de places

Pour l'association, ouvrir ces chambres, c'est aussi une façon de dénoncer le manque de places d'hébergement d'urgence mises à disposition par les pouvoirs publics. "On constate que lorsqu'un jeune souhaite être mis à l'abri, il arrive trop fréquemment qu'il essuie un refus", décrit le coordinateur d'MSF.

Les places d'accueil d'urgence sont de plus situées à Longuenesse et Arras, et les démarches pour y accéder peu accessibles pour les jeunes exilés. "Il y en a une quarantaine, il en faudrait le double", abonde Ali Besnaci. Il entend donc interpeller les pouvoirs publics pour faire en sorte que les places d'hébergement soient plus proche du lieu de vie des mineurs non-accompagnés, et que les places supplémentaires prévues par le plan grand froid soient accessibles tous l'hiver et non seulement de façon ponctuelle.

En une semaine, l'association a fournit 90 nuitées d'hôtels aux mineurs exilés qu'elle accompagne. les chambres resteront ouvertes jusqu'à la fin du mois de mars.

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