Passer au contenu
Publicité

Paris : le plus grand squat de France évacué, à 100 jours des Jeux olympiques

De
- Mis à jour le
Par

Le plus grand squat de France, qui a abrité jusqu'à 450 migrants, a été évacué mercredi matin dans la banlieue sud de Paris, à 100 jours des Jeux olympiques.

300 occupants ont été évacués. 300 occupants ont été évacués.
300 occupants ont été évacués. © AFP - EMMANUEL DUNAND

Derrières les vitres miroir de ce bâtiment insalubre de plusieurs étages, des lits et des matelas par terre jusque sous les escaliers et dans les couloirs. Le long de murs décrépits pendent des fils électriques, tandis que des douches rudimentaires fonctionnent à l'eau froide. C'est le plus grand squat de France. Situé dans une entreprise désaffectée de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, il a abrité jusqu'à 450 migrants, en situation régulière pour la plupart, selon les associations. Ce mercredi, à 100 jours des Jeux olympiques de Paris, il a été évacué. L'opération qui s'est déroulée dans le calme s'est achevée vers 14 heures.

Publicité

L'opération était attendue depuis plusieurs jours. Une partie des sans-abris avaient d'ailleurs quitté les lieux avant l'arrivée des forces de l'ordre. Pour les autres délogés, des mises à l'abri sont prévues, en Ile-de-France et en région, comme à Bordeaux et Orléans. Des "solutions à très court terme", selon Paul Alauzy, qui travaille pour Médecins du monde, invité sur France Bleu Paris ce mercredi matin.

Valises à la main, le visage inquiet, les quelque 300 occupants qui restaient encore ont quitté les lieux peu après 8 heures. Dont une cinquantaine de femmes et une vingtaine d'enfants, selon Médecins du monde. "On espère avoir des places au moins pour les familles, pour que les enfants finissent leur scolarité. Mais pour beaucoup, il n'y aura pas de solution. La plupart, des centaines de personnes, seront à nouveau dans les rues de Paris ce soir. C'est déplorable", s'insurge Paul Alauzy.

Parmi les occupants du squat, des enfants.
Parmi les occupants du squat, des enfants. © AFP - EMMANUEL DUNAND

En CDI et sans logement

Selon l'association United migrants, qui leur apporte régulièrement son aide, 80% des occupants du squat sont en situation régulière en France. À l'image de Mohammed, Érythréen. Il a le statut de réfugié, travaille dans la maintenance électrique chez Eiffage, en CDI, mais ne trouve pas de logement. Alors cela fait trois ans qu'il vit dans ce squat. "Je vais aller où ?", s'interroge le quadragénaire.

Beaucoup, comme lui, logeaient dans ces locaux depuis plusieurs mois faute de trouver un logement dans le parc privé, ou en attente d'un logement social. "On expulse des Tchadiens, des Soudanais, des Érythréens, des Ivoiriens, des Guinéens qui ont des papiers : des gens en CDI mais à qui on ne veut pas louer d'appartements. La seule solution reste le squat" puisque ces personnes travaillent en Ile-de-France, dénonce Paul Alauzy, qui travaille pour Médecins du monde.

Le revers de la médaille

Selon Paul Alauzy, cette nouvelle évacuation est liée aux Jeux olympiques. "Ça fait un an qu'on voit une vague d'expulsions, qui s'accélère. Il y a des personnes à la rue qui se font dégager de Paris et de la région Ile-de-France avant l'arrivée des caméras du monde entier pour cacher la misère", assurait-il sur France Bleu Paris ce mercredi matin.

Depuis plusieurs mois, le collectif le Revers de la médaille, qui regroupe des associations venant en aide aux personnes précaires vivant dans la rue, alerte sur le sort des sans-abris dont les camps de fortune sont démantelés à l'approche des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août) selon ce collectif.

Le bâtiment de Vitry-sur-Seine a d'ailleurs été progressivement investi par des personnes délogées d'autres squats d'Ile-de-France. Il y a un an, les autorités avaient évacué l'ancien siège désaffecté d'Unibéton sur l'Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à proximité du futur village des athlètes de JO de Paris où vivaient 500 migrants. En juillet, 150 autres personnes qui avaient trouvé refuge dans une maison de retraite abandonnée à Thiais (Val-de-Marne) avaient également été expulsés.

Des mises à l'abri sont prévues pour les personnes délogées.
Des mises à l'abri sont prévues pour les personnes délogées. © AFP - EMMANUEL DUNAND

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined