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JO 2024 à Paris : le collectif Le revers de la médaille alerte sur le risque d'exclusion des plus précaires

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Les 80 associations françaises et canadiennes du collectif Le revers de la médaille dénonce une exclusion des personnes les plus précaires pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 et s'inquiètent d'une aggravation de leur situation

Tentes de sans-abris sous un pont en bord de Seine à Paris, septembre 2006 Tentes de sans-abris sous un pont en bord de Seine à Paris, septembre 2006
Tentes de sans-abris sous un pont en bord de Seine à Paris, septembre 2006 © Radio France - Catherine Grain

Le collectif Le revers de la médaille, qui regroupe 80 associations et ONG françaises, ainsi que des organisations canadiennes de défense des droits sociaux, tire la sonnette d'alarme. À moins de six mois des Jeux Olympiques ils s'inquiètent des expulsions et du risque d’aggraver l’exclusion des plus précaires notamment les sans-abri, les migrants et les travailleuses du sexe.

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"Les mêmes profils que ceux qui vivaient dehors à Vancouver"

Ce lundi, pour témoigner de l'exclusion provoquée par les Jeux Olympiques, le collectif a fait venir une délégation de Vancouver, au Canada, pour raconter ce qu'ils ont vécu lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2010. Parmi les membres de cette délégation, il y a Dave Hamm. Casquette vissée sur le crâne, barbe fournie et longs cheveux blancs, cet ancien sans-abris a raconté ce qu'il avait vécu à Vancouver. "C'est à partir de 2008 que la ville s'est montrée hostile envers les personnes qui vivaient dans la rue, ils ont commencé à mettre beaucoup de contraventions pour faire en sorte d'aggraver notre situation, pour arrêter les gens et les mettre en prison", explique-t-il. Il raconte aussi qu'on lui a aussi proposé un billet de bus sans retour pour quitter la ville, que la banque alimentaire a été déplacée à une dizaine de kilomètres dans un endroit très peu desservi et que les personnes précaires y avaient difficilement accès.

Melora Koepke fait aussi partie de la délégation. Cette chercheuse en urbanisme canadienne a tenu a apporter tout son soutien au collectif.  Elle qui travaille désormais à Paris s'inquiète pour les personnes sans abris dans la capitale. "Les personnes qui vivent dehors à Paris, ce sont les mêmes profils que ceux qui vivaient dehors à Vancouver et qui se sont fait complètement virer de l'espace public." Elle pointe du doigt également un "nettoyage social" pour les Jeux, "quand on fait une fête on nettoie la maison avant et c'est exactement ce qu'on fait à Paris en ce moment, on essaye d'enlever toutes les choses qu'on ne veut pas que les touristes voient, sauf que là on parle d'êtres humains."

Des places d'hébergement d'urgence supplémentaires

Le collectif demande l'ouverture de 20.000 places d'hébergement d'urgence en France dont 7.000 en Ile de France, sauf que ces places sont en général disponibles dans des hôtels, "la moitié des places dans la région sont octroyées par les établissements hôteliers et on pense qu'ils vont récupérer ces chambres pour les Jeux Olympiques", précise Lila Cherief du Secours catholique. Paul Alauzy, lui, travaille à Médecins du monde, il est aussi le porte-parole du collectif, "en 2023 il y a 3.000 places d'hôtels sociaux en Ile de France qui ont été supprimées. On est sur que c'est pour accueillir 3.000 touristes dans ces hôtels parce qu'évidemment ça rapporte plus un touriste américain qu'un réfugiés soudanais", concède-t-il amer.

Le collectif Le revers de la médaille a rendez-vous avec le Comité d'organisation des Jeux Olympiques le 16 février prochain et va demander la création d'un "fonds de solidarité" pour aider les plus démunis.

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