Lamotte-Beuvron : la tarte Tatin au cœur d'un documentaire aux révélations parfois croustillantes

Un documentaire pour remettre l'église, ou plutôt la tarte Tatin, au milieu du village. Les habitants de Lamotte-Beuvron ont pu assister, au cinéma Le Méliès, ce vendredi 24 novembre, à l'avant-première du film "La renversante histoire de la tarte Tatin". Ce documentaire consacré à cet emblème culinaire est réalisé par le Solognot Xavier Gasselin, très attaché au territoire et à la fameuse tarte, que d'autres ont un peu trop tendance à s'approprier.

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"C'est d'autant plus embêtant quand c'est dans une émission qui fait la promotion des desserts français" sourit le maire de Lamotte-Beuvron, Pascal Bioulac. La Ville avait tancé, non sans humour, sur Facebook, l'émission de pâtisserie de la chaîne M6 "Le Meilleur Pâtissier" qui avait présenté la tarte Tatin comme normande. "On a pris ça sur le ton de l'humour, on a relevé le défi de communiquer, de faire un peu le buzz, et sans le vouloir, ça s'est passé quelques semaines avant la sortie du documentaire (...) Lamotte-Beuvron, c'est une ville nouvelle, qui a peu d'histoire ancienne. Mais on a beaucoup de petites histoires."

Encore plus que de rendre à Lamotte-Beuvron ce qui appartient à Lamotte-Beuvron, ce documentaire, co-produit et diffusé par TV Tours-Val de Loire, est un véritable éclairage sur l'histoire de la tarte et des sœurs Tatin, Caroline et Stéphanie, décédées il y a plus d'un siècle. "Pour préparer mes interviews, j'ai récupéré tout ce qu'on avait sur elles... et il n'y avait pas grand-chose," confie Xavier Gasselin, le réalisateur qui a débuté le journalisme en écrivant pour le bulletin municipal de Lamotte-Beuvron.

La recette la plus proche de l'originale vient de... Claude Monet

"Ce qu'il a fait, c'est formidable" s'enthousiasme Daniel, habitant de Lamotte-Beuvron depuis sa naissance, après avoir assisté à la projection du film. "L'hôtel Tatin, on le connaît tous, mais là, j'ai découvert pas mal de choses." Il faut dire que Xavier Gasselin, aidé par le GRAHS, le groupe de recherches archéologiques et historiques de Sologne, a mis la main sur de véritables trésors : des photos, nombreuses, des sœurs Tatin, conservées par un Lamottois qui les a héritées de ses aïeux. Et même des lettres du peintre Claude Monet, qui confirment qu'il est passé par l'Hôtel Tatin en 1906 et 1907. Fin gastronome, il a conservé une recette de la tarte Tatin, probablement la plus proche de celle des sœurs.

La légende selon laquelle la Tatin est issue d'une étourderie de cuisinière prend du plomb dans l'aile. Car les sœurs Tatin apparaissent comme des femmes d'affaires, avisées, à l'hôtel renommé, et "qui ont été rabaissées" dans les décennies suivant leur décès, estime Xavier Gasselin. Leur tarte, en revanche, s'est largement imposée, dans le monde entier. "Tatin, c'est presque tombé dans le langage courant (...) la notoriété n'a cessé de se développer. On ne l'efface pas, ce nom" déclare Frédéric Auger, directeur du GRAHS, très impliqué dans ce documentaire. Plusieurs chaînes de télévision étrangères seraient venues aux renseignements, pour une diffusion dans leur pays.