La meilleure boulangerie de France : Chevannes en lice pour la finale nationale

"On n'y va pas pour gagner". Le boulanger Laurent Bisson ne veut pas s'emballer. Le stress monte pourtant : "je ne regarde plus les concurrents, parce que plus je les vois plus je les trouve forts". Il finit par confier à voix basse : "bon, c'est vrai qu'au fond de moi, j'y pense, une victoire ce serait incroyable."
Cette année, le boulanger a finalement accepté de participer à l'émission La meilleure boulangerie de France sur M6. Après quatre refus consécutifs, il s'est jeté à l'eau, porté par la motivation de son fils Léo, 22 ans avec qui il travaille en tandem et par l'envie de faire connaître le métier de boulanger-pâtissier.

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"On peut être heureux en étant boulanger !"

Pour Laurent Bisson, "c'était le moment de participer à cette émission". Il repense à l'hiver 2023 "quand tous les médias alarmaient sur la situation des petites entreprises et la boulangerie-pâtisserie en faisait partie." Lui-même ne le cache pas "ça a été dur, ça l'est encore", mais face à la morosité ambiante, il a voulu mettre un coup de pied dans la fourmilière. "Je suis aussi représentant de la Fédération départementale des boulangers-pâtissiers de l'Yonne et avec mes responsabilités, je me suis dit 'ça suffit, je veux montrer qu'on peut être heureux en étant boulanger !' C'est vrai que l'année dernière, je n'étais pas forcément bien parce que je voulais conseiller aux jeunes de se tourner vers nos métiers et encourager mes apprentis, mais en tant que papa, j'aurais peut-être dit à mes propres enfants de continuer un peu les études.."

"La boulangerie reviendra aux Chevannais"

Le père et le fils ont déjà passé les sélections régionales fin février 2024, face à huit autres boulangeries bourguignonnes et depuis, les curieux viennent de toute la France. Les habitués de la boulangerie Bisson ont dû s'adapter face à ce déferlement. Laurent Bisson pense "au petit septuagénaire qui vient acheter son pain et qui doit faire 45 minutes à une heure de queue certains dimanches, et encore s'il n'a pas rebroussé chemin !"

Malgré tout, les clients sont pour la plupart fiers de leur boulangerie, à l'image d'Anne-Laure, à fond derrière la famille Bisson. "On n'est pas étonnés, on connaît la qualité de leur travail, on est super contents pour eux et puis c'est bien pour l'avenir de Léo", s'enthousiasme-t-elle. Le boulanger tient quand même à rassurer ses clients "ça c'est l'effet télévision ! La boulangerie reviendra aux Chevannais et aux clients alentours quand l'effet de mode sera passé", affirme-t-il. Face à ce succès, il a quand même prévu d'agrandir la boutique dans l'année pour ne pas laisser à son fils, qui doit prendre sa suite, "un outil de travail du siècle dernier", mais avec la volonté de conserver une identité locale pour celui qui se dit "fier d'être Bourguignon".