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Fin de vie : l'unité de soins palliatifs du CHU de Poitiers nous ouvre ses portes

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Le gouvernement va présenter en Conseil des ministres ce 10 avril les grandes lignes de sa stratégie pour les soins palliatifs des 10 ans à venir. L'unité de soins palliatifs du CHU de Poitiers nous a ouvert ses portes, pour découvrir les réalités de ce service au plus proche des patients.

Le pavillon Jospeh Garnier du CHU de Poitiers où se trouve l'unité de soins palliatifs Le pavillon Jospeh Garnier du CHU de Poitiers où se trouve l'unité de soins palliatifs
Le pavillon Jospeh Garnier du CHU de Poitiers où se trouve l'unité de soins palliatifs © Radio France - Clément Tricot

"Nous accompagnons des patients en vie" précise le docteur Laurent Montaze chef de l'unité d'hospitalisation de soins palliatifs du centre hospitalier universitaire (CHU) de Poitiers qui nous fait visiter le service. Le sujet de la fin de vie a fait réagir au cours des dernières semaines suite aux récentes annonces du président Emmanuel Macron, notamment sur la présentation prochaine d'un projet de loi ouvrant à "une aide à mourir" sous "conditions strictes". Par ailleurs, ce mercredi 10 avril, le gouvernement va aussi présenter en Conseil des ministres sa stratégie décennale pour les soins palliatifs. Pour éviter les préjugés sur cette question de société sensible, il semble important aux yeux des médecins croisés dans le service de bien présenter la réalité de leur travail.

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Cependant, sur place, on ne croise pas que des médecins. "Soignants, infirmières, aides, soignants aussi, psychologues, assistantes sociales, kinés puis médecins, cadres aussi", détaille le docteur Laurent Montaze, avant d'ajouter que cette diversité est nécessaire pour suivre les malades dans tous les aspects de leur vie "Nous accompagnons des gens qui sont en vie, atteints de maladies graves et nous essayons de les soulager physiquement, psychologiquement, parfois socialement ou spirituellement, et de façon à ce que cette vie soit le plus confortable possible".

À première vue, le couloir ressemble à celui de n'importe quel service de l'hôpital, mais des lieux sont spécialement aménagés pour les patients. "Ici, c'est une baignoire à remous où les gens peuvent un peu se relaxer avec une luminosité particulière", raconte le chef de service, "quelques fois, ce sont des couples qui viennent pour avoir un moment de bien-être", et pour un moment précieux d'intimité.

Dans une salle de bain aménagée, les patients peuvent être accompagnés par leur aidant, un moment privilégié pour les couples par exemple.
Dans une salle de bain aménagée, les patients peuvent être accompagnés par leur aidant, un moment privilégié pour les couples par exemple. © Radio France - Clément Tricot

L'accompagnement ne se limite pas aux murs de l'hôpital. Sur demande des médecins traitants, les patients peuvent être accompagnés à domicile comme le souligne le docteur Mathilde Nicolas : "On s'intéresse aux souhaits des patients. Est-ce qu'ils souhaitent rester à la maison le plus possible ou dans leur établissement ? Ou au contraire, est ce que quand leur état de santé s'aggrave, ils souhaitent être transférés à l'hôpital ? On fait aussi ce suivi pour que ce soit possible et que leurs symptômes soient correctement pris en charge".

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Pour prendre correctement en charge les malades, le service a des besoins, notamment de renforcer les équipes et d'augmenter le nombre de lits. Dans le département de la Vienne, il n'y a que 10 lits en soins palliatifs. C'est mieux qu'une vingtaine de départements qui n'en ont aucun.

"La fin de vie n'est pas forcément associée à de la douleur ou à de l'angoisse"

Avant de parler d'aide à mourir, pour les soignants, il est important de rappeler les conditions de vie des malades. "Ce n'est pas parce qu'on est en fin de vie, qu'on a forcément des symptômes d'inconfort", détaille le docteur Mathilde Nicolas, "l'approche du décès n'est pas forcément associée à de la douleur ou à de l'angoisse". Elle précise, d'ailleurs qu'il faut bien prendre en compte la diversité des soins proposés, "pour les patients qui ont des douleurs, qui présentent de l'anxiété, on met en place des traitements pour soulager ces douleurs, pour soulager ces angoisses. On met en place des suivis psychologiques et puis on soutient leurs proches".

L'unité comprend 10 lits, c'est peu rapporté aux 437 000 habitants de la Vienne, mais mieux que certains départements français qui n'en disposent pas
L'unité comprend 10 lits, c'est peu rapporté aux 437 000 habitants de la Vienne, mais mieux que certains départements français qui n'en disposent pas © Radio France - Clément Tricot

À côté d'elle, en pleine réunion d'équipe mobile sur le territoire, le docteur François Batiot est d'accord avec les explications de sa collègue et revient sur la diversité des professionnels qui accompagnent les patients : "Un médecin ne travaille pas tout seul, une infirmière ne travaille pas toute seule, une psychologue idem. On travaille tous ensemble. On a cette prise en charge vraiment commune autour de la personne. Ça, c'est vraiment quelque chose qui est riche et qui est important". Le fait de travailler à plusieurs, permet justement aux professionnels de mieux aborder des questions sensibles comme la fin de vie, "Je ne me sens pas remis en question. Effectivement, on a cette grande richesse de travailler de façon pluri-professionnelle. Ça nous apporte un équilibre au quotidien et une façon de prendre en charge les patients correctement".

Au cours des échanges, il ressort que l'accompagnement des malades reste la priorité principale des soignants et que l'aide à mourir semble perçue comme une possibilité supplémentaire pour les patients.

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