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Ehpad : une enquête de 60 millions de consommateurs pointe du doigt la qualité des repas servis

Par
  • France Bleu

Selon une enquête de 60 millions de consommateurs publiée jeudi, la qualité des repas servis dans les Ehpad laisse parfois à désirer. Plats "mixés", "peu appétissants" ou "sans aucun goût", le média de défense des consommateurs pointe du doigt des situations qui peuvent mener à de la dénutrition.

Une enquête de 60 millions de consommateurs point du doigt la qualité des repas servis en Ehpad Une enquête de 60 millions de consommateurs point du doigt la qualité des repas servis en Ehpad
Une enquête de 60 millions de consommateurs point du doigt la qualité des repas servis en Ehpad © AFP - Aline Morcillo / Hans Lucas

Selon une enquête menée par 60 millions de consommateurs auprès de 225 résidents d'Ehpad, la qualité des repas qui y sont servis laisse parfois à désirer. Dans cette étude, dont les résultats ont été publiés jeudi, les personnes interrogées ont été amenées à juger ce qu'elles reçoivent à manger.

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Premièrement, les repas sont perçus comme "assez équilibrés", selon les réponses, même si certains notent qu'il y a "généralement plus de féculents que de légumes". Ce qui s'explique notamment par le fait que "très peu d'Ehpad ont leur propre diététicienne", explique au magazine mensuel Annick Ruffat, diététicienne.

Sur l'aspect gustatif, les réponses sont en revanche plutôt négatives, notamment quand il s'agit de plats "mixés", proposés en cas de problème de mastication ou de déglutition. Ils sont qualifiés, de "peu appétissants", "sans aucun goût", "des aliments non identifiables", par les répondants. Au-delà de la qualité de ces repas, l'enquête souligne que, parfois, ils sont mixés systématiquement, sans prescription par un orthophoniste.

Seulement un quart des résidents termine son assiette

Face au goût ou encore la qualité qui laissent parfois à désirer, 60 millions de consommateurs révèle qu'un "quart seulement des résidents finit son assiette, 53 % la terminent 'parfois' et 21 % 'jamais'". "Ne pas manger ou mal manger conduit à la dénutrition. Cela accroît les risques de chutes et ça vous limite les défenses immunitaires. Donc vous êtes en proie à plein d'infections", explique ce jeudi sur franceinfo Sylvie Metzelard, rédactrice en chef du magazine 60 millions de consommateurs.

"Dans certains Ehpad, ça se passe mieux que dans d'autres. Dans certains, il y a un peu plus d'argent. Dans certains endroits, il y a des cuisines intégrées et parfois des efforts sont faits", souligne t-elle. Mais globalement "rien n'a changé", dit-elle en dépit d'un rapport de la Défenseure des droits en 2021.

La question des horaires des repas est aussi pointée. Les réponses obtenues lors de l'enquête indiquent plus ou moins la même chose : un petit-déjeuner servi entre 7h et 10h30, le déjeuner entre 11h et 13h30, et le dîner entre 18h et 18h30. Dans 75% des cas, les douze heures de jeûne maximum recommandées par les gériatres "s'avèrent dépassées", conclut 60 millions de consommateurs.

Manque de personnel en salle comme en cuisine

Aussi, dans un tiers des cas recensés, une seule personne est présente tout au long du repas pour aider les résidents qui ont du mal à porter la nourriture à leur bouche. Ce qui fait que 87% des répondants doivent patienter de longues minutes avant de pouvoir commencer à manger. Un constat qui s'explique, entre autres, par le manque de personnel en salle comme en cuisine : six personnes pour dix résidents.

Toutefois, 60 millions de consommateurs rappelle les contraintes financières de ces établissements, qui doivent, pour la plupart, fournir des repas pour une journée complète pour moins de six euros, voire trois euros, selon certains témoignages reçus. "Vous ne pouvez pas faire des miracles pour assurer tous ces repas", souligne Sylvie Metzelard. Il est d'autant plus difficile de proposer des repas de qualité lorsqu'"on a 11% d'inflation sur les produits alimentaires", s’insurge Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées).

"Cela revient à imposer au gestionnaire d’économiser sur tout, les biscottes, les yaourts, le poids des portions de viande, etc.", ajoute ce dernier.

Méthodologie

Cette enquête a été réalisée par le centre d'essai comparatifs du journal de défense des consommateurs 60 millions de consommateurs, en diffusant un formulaire d'une trentaine de questions sur les différents réseaux de l'Institut national de la consommation, entre le 6 juin et le 16 août. 255 réponses ont été exploitées, venant à 77% de femmes. Les résidents interrogés ont entre 70 et 103 ans.

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