Comme promis, les Roms accueillis au village de transition de la Rauze à Montpellier ont quitté les lieux

Le 24 avril 2022, le préfet de l'Hérault de l'époque, Hugues Moutouh avait promis que le village de transition fermerait deux ans plus tard. Engagement tenu François-Xavier Lauch, le nouveau préfet du département a symboliquement fermé le portail menant au site ce mercredi, en compagnie du maire de Montpellier. Les 31 familles présentes étaient logées dans ces Algeco après le démantèlement du bidonville de Celleneuve. Il y a deux ans, les autorités avaient promis de les accompagner vers l'emploi et de scolariser les enfants.

"On n'a pas fait tout ça pour que les personnes sortent et se retrouvent dans des bidonvilles"

Au total, 165 personnes issues de la communauté rom étaient logées dans ce village composé d'Algeco. Sur les 45 personnes accompagnées dans leur recherche d’emploi, 16 ont accédé à un CDI, 16 ont accédé à un CDD et trois ont créé leur micro-entreprise. 10 personnes sont encore en recherche d’emploi et font l’objet d’un suivi particulier.
31 personnes sont retournées vivre en Roumanie.

"On a pas fait tout ça pour que les personnes sortent et se retrouvent dans des bidonvilles [...] on continue à suivre la présence dans l'emploi, parce que le logement tient à la capacité à avoir un emploi, donc on fait en sorte que ces personnes restent dans l'emploi" a affirmé le préfet de l'Hérault. Il a également précisé avoir "exigé un suivi de ses propres services" concernant la scolarité des enfants sortis du bidonville.

"Il reste encore 600 personnes dans des bidonvilles à Montpellier"

Qualifiée "d'exploit" par le préfet de l'Hérault, cette initiative de démantèlement de bidonville devrait être pérennisée avec une récurrence annuelle. "À partir de cette expérience que nous avons menée et en fonction des moyens que nous avons, nous souhaitons fixer un défi annuel de bidonville qu'on élimine en termes de nombre de personnes" a t-il déclaré. "On va se remettre au travail. On a encore 600 personnes qui sont ici et là dans des bidonvilles à Montpellier [...] je pense qu'il faut qu'on ait un plan pluriannuel, et que ce chiffre, on finisse par l'écraser" a-t-il affirmé.

Peu de métropoles en France ont réussi à fermer un bidonville aussi conséquent (250 personnes au moment de l'opération). Le Président de Montpellier Méditerranée Métropole, Michaël Delafosse, souhaite qu'à l'avenir d'autres villes du pays s'inspire de ce qu'il appelle "le modèle montpelliérain".

80 ballons dans son jardin

Tout le monde se félicite de cette opération. Même les riverains très remontés au départ contre l'arrivée de ces Roms près de chez eux, reconnaissent que tout s'est globalement bien passé. Christian Pons, 80 ans, se dit quand même soulagé que tout le monde soit parti.

"Les enfants qui jouaient toute la journée dehors, c'était quand même bruyant, en deux ans, j'ai ramassé 80 ballons dans mon jardin, au début, je les renvoyais, mais après, ce sont surtout les ordures que je recevais que je renvoyais. Et puis la musique à fond, c'était fatigant aussi, la musique des pays de l'est, je la connais par coeur".