"Privilégier la volonté de la personne" : les Ehpad doivent gérer la question du consentement pour le vaccin
Les Ehpad s'organisent pour la campagne de vaccination contre le Covid-19. Maintenant qu'elle est lancée, il faut informer, rassurer et demander l'avis des résidents. La question du consentement est "un enjeu majeur", assure le directeur d'un établissement à Clamart.
"Etes-vous d'accord pour vous faire vacciner ?" En Ehpad, la réponse n'est pas si simple. Comment s'assurer que les résidents sont conscients de leur choix ? Qu'ils connaissent tous les tenants et aboutissants d'une telle décision ? Depuis quelques jours, alors que la campagne de vaccination a officiellement été lancée, les établissements franciliens tentent de recenser qui serait volontaire pour avoir l'injection.
"Le travail sur la vaccination a déjà commencé il y a plusieurs semaines et on devrait commencer à vacciner lors de la deuxième quinzaine du mois de janvier", explique Louis Matias, directeur de l'Ehpad "La maison Ferrari" à Clamart, dans les Hauts-de-Seine. Invité de France Bleu Paris, ce lundi 28 décembre, il estime que "sur 160 résidents, les deux tiers sont vaccinables".
"La Haute-autorité de santé avait défini un certain nombre d'indications, de contre-indications et de non-indications. Celles qui ont eu le Covid, celles qui ont été vaccinées contre la grippe depuis moins de trois semaines, toutes ces personnes-là vont être écartées de la campagne de vaccination contre le Covid", poursuit Louis Matias.
Il faut avoir à l'esprit que c'est la personne elle-même qui décide, même si elle est en difficulté
Chaque résident bénéficiera d'une consultation pré-vaccinale par un médecin, de préférence le métier traitant et à défaut le médecin coordonnateur ou un médecin référent Covid. Et chaque résident a la possibilité de désigner une personne de confiance qui sera présente à la consultation et qui participera à la bonne transmission, à la bonne compréhension du message par le résident, pour garantir le consentement des résidents.
"Mais, on le sait, on a un certain nombre de résidents qui ne sont pas tout à fait en capacité de prendre une décision seuls. Il faut avoir à l'esprit que c'est la personne elle-même qui décide même si elle est en difficulté. Le comité national d'éthique a bien insisté sur le fait, même pour les personnes sous tutelle, qu'il fallait privilégier la volonté du résident. Quand ce n'est pas possible, en dernier recours, il y a dans chaque établissement la possibilité de constituer une instance avec l'encadrement soignant et le médecin traitant ou coordonnateur, qui prendra la décision", conclut Louis Matias_._
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