Polluants éternels dans la vallée du Rhône : "Il est important de connaître qui est à l'origine de cette pollution"

Des perquisitions ont eu lieu ce mardi 9 avril sur des sites des groupes chimiques Arkerma et Daikin, notamment à Pierre-Bénite au sud de Lyon, une information révélée par nos confrères de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Ces perquisitions sont menées dans le cadre d'une enquête sur les PFAS, des "polluants éternels". Les deux entreprises ont indiqué coopérer avec les enquêteurs.

Une quarantaine de communes portent plainte

Une quarantaine de communes qui ont constaté la présence de ces PFAS dans leurs captages d'eau potable avaient porté plainte contre X, dont Chasse-sur-Rhône, en Nord-Isère. "La plainte a été déposée contre X puisque on n'est pas certain qu'il n'y ait pas d'autres industriels qui se cachent derrière les deux qui sont en perquisition aujourd'hui, puisqu'il y a plusieurs sites potentiels qui rejetteraient des PER fluorés dans le secteur", explique le maire Christophe Bouvier.

Pour lui, cette perquisition est le signe que l'enquête avance : "On voit aujourd'hui que les perquisitions vont durer plusieurs jours. Il y a des scellés qui ont été mis sur les bâtiments. Donc, c'est une enquête en profondeur. Dans ce dossier là, il y a des traces chimiques de chaque molécule et on peut remonter à la source de qui les emploient, qui les fabriquent, qui les utilisent. On va dire que c'est un petit peu des signatures en fonction de ce qu'on retrouve, nous, dans le captage de Chassiron. Donc c'est important qu'il y ait des moyens d'enquête scientifique qui soient mis en œuvre"

Une eau contaminée mais potable

"Ce qui est important de chercher, c'est qui est à l'origine de cette pollution qui concerne notre captage d'eau potable afin de pouvoir faire appliquer le principe du pollueur payeur. Depuis deux ans bientôt, il y a des relevés qui sont faits très régulièrement sur le captage d'eau de Chassiron pour le suivre. Les derniers relevés sont toujours au dessus de la norme de 100 grammes par litre", ajoute l'élu.

À noter que l'eau de la commune reste largement potable, "par contre, elle n'est pas de bonne qualité, donc il est important de pouvoir connaître qui est à l'origine de cette pollution de façon à pouvoir la stopper, mais aussi pouvoir indemniser les coûts qui vont être nécessaires pour dépolluer ce captage." "Arkema a remis aux enquêteurs l'ensemble des éléments demandés" a commenté la direction auprès de l'AFP. "Daikin Chemical France coopère pleinement avec les enquêteurs" , indique de son côté le président de Daikin.