Papillomavirus : la vaccination en hausse notable depuis le début de la campagne au collège

Environ 55% des filles et 41% des garçons nés en 2011 sont désormais vaccinés contre le papillomavirus (au moins une dose de vaccin), a annoncé ce vendredi Santé publique France, évoquant une "tendance à la hausse des couvertures vaccinales contre les HPV" dans le sillage de la campagne de vaccination au collège démarrée en octobre. La couverture vaccinale "mérite" toutefois "encore d'être améliorée". Le papillomavirus humain est à l'origine de nombreux cancers (col de l'utérus, vulve, vagin, ORL, anus...).

Dans le détail, la couverture vaccinale a progressé de 17 points chez les filles et de 15 points chez les garçons de 12 ans, entre le début et la fin de la première phase ciblant les élèves de 5e. En comparaison, sur le dernier trimestre 2022, les augmentations étaient de 4 points chez les filles et chez les garçons du même âge.

"Au-delà de ce qu'on avait comme objectif"

Vantant des résultats "au-delà de ce qu'on avait comme objectif", le ministre en charge de la Santé Frédéric Valletoux s'est félicité sur LCI que "400.000 adolescents de 12 ans cette année (aie)nt été vaccinés" soit "la moitié de la classe d'âge".

Cette augmentation notable est toutefois essentiellement le fait de vaccinations dans les cabinets de médecins, et non de la campagne de vaccination au collège. "Ces augmentations s'inscrivent dans une tendance à la hausse des couvertures vaccinales contre les HPV", note ainsi l'agence sanitaire. La campagne en elle-même, dans les collèges publics et les établissements privés volontaires, reste balbutiante. L'objectif fixé par le ministère de la Santé début septembre 2023 était d'au moins 30% des élèves de 5e vaccinés au collège pour cette première édition. Selon les chiffres officiels provisoires, obtenus début février, seuls 10% des collégiens de 5e avaient reçu une première dose.

"Sensibiliser les parents"

La campagne "a permis de proposer une vaccination gratuite et accessible au plus grand nombre, mais aussi de sensibiliser les jeunes et les parents", avec "un effet positif probable sur la vaccination en ville", estime toutefois un communiqué du ministère et de SpF. Santé publique France a également constaté une augmentation des couvertures vaccinales chez les adolescents plus âgés "plus importante que les années précédentes".

"Des analyses plus complètes, s'appuyant notamment sur une étude conduite auprès des parents dans les collèges, permettront d'estimer le gain réel de couverture vaccinale contre les HPV obtenu grâce à la campagne", a aussi précisé Santé publique France. Il n'est pas "exclu que certains adolescents dont la vaccination contre les HPV aurait été programmée en ville dans les mois à venir aient saisi l'opportunité de se faire vacciner au collège".

Mais globalement, "bien que des augmentations de couvertures vaccinales notables pour la vaccination contre les infections à papillomavirus soient observées, ces couvertures vaccinales méritent encore d'être améliorées chez la jeune fille et surtout chez le jeune garçon", selon l'agence. L'objectif est d'atteindre 80% à l'horizon 2030.