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Les hôpitaux et cliniques privés appelés à faire grève en juin, face à une trop faible augmentation tarifaire

Le gouvernement n'a décidé d'augmenter que très faiblement les tarifs des hôpitaux et cliniques privés (+0,3%) en 2024. La Fédération de l'hospitalisation privée tire la sonnette d'alarme sur la santé financière des établissements et appelle à la grève dès le 3 juin.

60% des cliniques sont en déficit et risquent de fermer, selon la fédération de l’Hospitalisation privée. 60% des cliniques sont en déficit et risquent de fermer, selon la fédération de l’Hospitalisation privée.
60% des cliniques sont en déficit et risquent de fermer, selon la fédération de l’Hospitalisation privée. © Maxppp - Vincent VOEGTLIN

Ils réclament une hausse plus importante des tarifs hospitaliers. Les hôpitaux et cliniques privées ont annoncé mercredi 3 avril 2024, qu'ils seraient en "grève totale", à compter du 3 juin, en raison de la faible augmentation tarifaire octroyée par le gouvernement pour cette année. Les soins vitaux seront toutefois maintenus. Le mot d'ordre a été lancé par la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), qui regroupe les hôpitaux et cliniques à but privé lucratif

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Dans un communiqué, la FHP, réunie en "comité exécutif exceptionnel", a décidé "en lien avec la totalité des syndicats des médecins libéraux" de réagir avec "une grève totale". L'exécutif prévoit en effet une hausse de 4,3% des tarifs des hôpitaux publics et du secteur non lucratif en 2024, mais de seulement 0,3% pour ceux des établissements privés. Le secteur de l'hospitalisation privée à but lucratif compte quelque 1.030 établissements où exercent plus de 200.000 professionnels de santé, selon les chiffres de la fédération.

Les soins vitaux seront maintenus

Les maternités et les services qui "apportent des soins vitaux", comme la dialyse, la radiothérapie ou la chimiothérapie, ne seront pas fermés, précise toutefois la direction de la FHP. Pour la fédération, les décisions du gouvernement aggravent une situation "déjà critique", car les charges des hôpitaux et cliniques "augmentent de façon exponentielle". La part d'hôpitaux privés en déficit, "passée de 25 à 40% entre 2021 et 2023, atteindra dans ces conditions le niveau alarmant de plus de 60% en 2024", assure-t-elle.

Autant de cliniques qui risquent de fermer, selon Lamine Gharbi président de la Fédération de l’Hospitalisation privée, invité de franceinfo. "Nous tirons une sonnette d'alarme. Pourquoi le gouvernement veut-il nous faire disparaître", s’est-il interrogé. D’autant plus que les cliniques privées ont su, selon lui, répondre présentes pendant la crise du Covid. "400.000 séjours ont été pris en charge pour épurer cette dette de patients qui sont en retard de soins", a-t-il expliqué. "Notre activité est forte, mais nous ne pouvons plus aujourd'hui continuer notre exercice et donc ça devient absolument délétère", selon lui.

Fin du "quoi qu'il en coûte"

Plus tôt, mercredi 3 avril, le syndicat de médecins spécialistes CSMF avait critiqué sévèrement les décisions du gouvernement qui vont "pousser les établissements privés à choisir leurs activités (...) et pénaliser les Français qui n'en peuvent plus de leurs difficultés d'accès aux soins".

Dans la matinée, le ministère de la Santé a justifié par la contrainte budgétaire la faible hausse tarifaire accordée à l'hospitalisation privée. "La campagne tarifaire 2024 est la première post-crise Covid-19 et marque la fin du 'quoi qu'il en coûte'", a indiqué Marie Daudé, directrice générale de l'offre de soin au ministère de la Santé.

Elle a expliqué la différence de traitement entre l'hôpital public et l'hôpital privé en 2024 notamment par les différentes typologies d'activités entre les deux secteurs"Le gouvernement a fait le choix de valoriser plus que d'autres des activités comme les soins palliatifs, les greffes", et "la médecine en hospitalisation complète", qui sont plus présentes dans les hôpitaux publics que dans le privé, a-t-elle dit. Les maternités vont bénéficier d'une hausse de tarif de 3%, qu'elles soient de statut public ou privé, selon le ministère.

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