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Le service de gynécologie du CHU de Limoges inaugure son jardin thérapeutique

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Comment améliorer le bien être des patientes hospitalisées plusieurs jours ? L'unité de gynécologie du CHU de Limoges a inauguré ce mardi son jardin thérapeutique. Un lieu pour prendre l'air complété depuis peu par une tisanerie et un jeu de l'oie sur l'utilisation des plantes.

Ce jardin thérapeutique doit permettre d'améliorer la prise en charge des patientes hospitalisées plusieurs jours dans le service de gynécologie. Ce jardin thérapeutique doit permettre d'améliorer la prise en charge des patientes hospitalisées plusieurs jours dans le service de gynécologie.
Ce jardin thérapeutique doit permettre d'améliorer la prise en charge des patientes hospitalisées plusieurs jours dans le service de gynécologie. © Radio France - Valérie Mosnier

Des fraises, de la rhubarbe, du thym, de la menthe ou encore des capucines aux portes de l'Hôpital Mère-Enfant de Limoges. Il s'agit du jardin thérapeutique mis en place par l'unité de gynécologie du CHU. Le but est d'améliorer la prise en charge des patientes hospitalisées plusieurs jours dans le service, des femmes atteintes de cancers ou d'endométriose. 

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L'atelier dure en moyenne 1h30 à 2h détaille Christine Tall, cadre de santé dans le service de gynécologie. La patiente va d'abord voir le jardin, ses plantes aromatiques, ses fleurs comestibles et ses petits fruits qu'elles peuvent arroser, désherber ou juste admirer. Ensuite, elles peuvent boire une tisane et échanger autour d'un jeu de l'oie : "Notre but est d'améliorer le quotidien des patients en leur offrant un espace agréable où elles vont pouvoir échanger sur des plantes, des recettes, des tisanes à utiliser en fonction de leur traitement. C'est accompagné par un soignant. Et quand on sait que ce sont des femmes qui sont là pour des traitements lourds, ça leur offre un peu de liberté."

Ce jardin, né dans le prolongement des précédentes actions d'octobre rose, a été inauguré ce mardi, en plein mois d'octobre rose. Mais, il fonctionne déjà depuis quelques mois et les retours sont positifs.

Une bouffée de bonheur

A 73 ans, Jacqueline a été hospitalisée en mai dernier pour un cancer du vagin. Elle est aujourd'hui rentrée chez elle, mais garde un souvenir très précis du jardin thérapeutique : "Je suis descendue en chemise et non seulement j'ai pu me reposer dans ce jardin, qui était frais, nous l'avons arrosé, nous avons pu parler. Ça a été vraiment une bouffée de bonheur, c'était la première fois que je ressortais depuis trois semaines et surtout avec un accompagnement fantastique."

Jacqueline lors de son hospitalisation en mai, première fois qu'elle sortait de sa chambre depuis environ 3 semaines
Jacqueline lors de son hospitalisation en mai, première fois qu'elle sortait de sa chambre depuis environ 3 semaines

L'accompagnement c'est notamment l'affaire de Marie Rosier, aide-soignante dans le service de gynécologie, c'est elle qui mène les ateliers  : "Les femmes adorent sortir de l'enceinte de l'établissement, de pouvoir aller dehors et puis elles apprennent beaucoup de choses, toutes les vertus des plantes, ce qu'elles peuvent apporter."

Le jardin thérapeutique agit sur les 5 sens

Car au-delà du jardin, une tisanerie et un jeu de l'oie sur l'utilisation des plantes viennent d'être créés avec l'aide de Claire Filloux. Les plantes sont là en complément, "ce sont des soins de support" explique la pharmacienne du service de pharmacologie, toxicologie et pharmacovigilance au CHU de Limoges. Elles permettent par exemple de "lutter contre les bouffées de chaleur, quelques effets indésirables liés à certains traitements qui sont lourds. Ça permet aussi d'agrémenter les plats et de donner envie aux patientes de manger, parce que souvent il y a une perte d'appétit. Le jardin thérapeutique agit sur les 5 sens, il y a à la fois le toucher, le goût, l'odorat."

Le jeu de l'oie pour échanger sur les vertus des plantes en buvant une tisane
Le jeu de l'oie pour échanger sur les vertus des plantes en buvant une tisane © Radio France - Valérie Mosnier
La tisane accompagne le jeu de l'oie pour échanger sur les vertus des plantes
La tisane accompagne le jeu de l'oie pour échanger sur les vertus des plantes © Radio France - Valérie Mosnier

Il y a aussi un aspect physique complète Christine Tall : "Comment je fais, je me penche, pour cueillir une fraise ? Comment je gratte mon jardin ? Tous ces petits gestes qui font reprendre goût à la vie."

Bien utiliser les plantes

C'est aussi l'occasion de faire un peu de pédagogie rajoute le docteur Joëlle Mollard, à l'initiative de ce jardin : "C'est parti du constat que _nos patientes prennent des plantes et ne nous en parlent pas.  _Soit pour elles ce n'est pas un médicament, donc ce n'est pas la peine d'en parler, alors que des plantes peuvent augmenter la toxicité d'un médicament ou diminuer son efficacité. Soit, elles pensent que nous allons leur rire au nez et surtout on ne dit pas ça au médecin. Donc le but de ce jardin était de créer un dialogue avec les patientes, que ce soit une base de l'enseignement que l'on peut leur faire sur ce qui est bien et ce qui ne l'est pas."

Faire la même chose à la maison

Une dizaine de patientes ont déjà bénéficié de cet atelier. Pour remercier le service, l'une d'elle a même offert un pied de rhubarbe sitôt planté dans le jardin thérapeutique ! 

"Ça peut permettre aussi à la patiente, quand elle rentre chez elle de savoir qu'elle peut avoir ça. Même si elle n'a pas un grand espace, sur un balcon elle peut mettre de la menthe, du basilic... Plein de petites choses qui vont égayer son quotidien au niveau de l'alimentation", conclut Christine Tall. 

Un financement via l'association Pink'Athlon 

Ce jardin thérapeutique a pu voir le jour grâce au financement de l'association Pink'Athlon. Basée en Dordogne, sa présidente Inès Roquejoffre organise depuis plusieurs années des événements pour financer des actions en faveur de la prise en charge des patientes atteintes d'un cancer du sein ou soutenir la Ligue contre le cancer. 

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