Futur hôpital de La Rochelle : pourquoi le site des Quatre-Chevaliers à Périgny n'est pas un bon choix

Où sera construit le futur centre hospitalier de La Rochelle ? Trois sites potentiels sur les 12 proposés par l'agglomération ont été retenus par le conseil de surveillance du Groupe hospitalier Littoral Atlantique. Deux sites sur la commune d'Aytré et un autre à Périgny. A Aytré, le site de Varaize, qui dispose de 30 hectares, semble tenir la corde. C'est en tout cas le choix privilégié par l'agglomération de La Rochelle et par le maire d'Aytré. Tony Loisel estime que le site des Docks des Bois et Matériaux de l'Atlantique (DBMA), situé aux Cottes Mailles, "reviendrait à faire un hôpital de ville similaire à celui existant déjà à La Rochelle."

Reste la troisième option qui entraine plus de questions que d'avantages : la zone d'activités des Quatre-Chevaliers à Périgny. Un site d'un peu moins de 14 hectares, propriété du Conseil départemental de la Charente-Maritime. La zone sélectionnée est occupée par une grosse dizaine d'entreprises (ADD ONE, Sitel, l'AFPA, Carton vert ou encore Dufour) qui emploient près de 1.500 salariés. Premier écueil : il faudrait détruite 60.000 m2 de bâtiments et relocaliser ces entreprises. Au risque de les voir quitter la Charente-Maritime.

Un non-sens pour la présidente du Département, Sylvie Marcilly, qui a exposé ses réticences ce mardi lors d'un point presse, non sans avoir avoir précisé en préambule qu'elle serait "facilitatrice" si ce site devait être retenu. Malgré tout. "Aujourd'hui, il n'y a aucune perspective de réimplantation et de relocalisation de ces entreprises, on prendrait le risque qu'elles partent ailleurs. Si ce site était choisi, on se plierait à l'intérêt général".

Autre argument, le parc d'activités des Quatre-Chevaliers est fréquenté quotidiennement par près de 7000 personnes. Il faudrait donc engager des "travaux colossaux" d'aménagements routiers. Dernier écueil, à moyen terme, le futur hôpital pourrait se retrouver à l'étroit. Les 14 petits hectares ciblés n'offrent pas de perspective d'extension pour les décennies à venir. "Pour moi, il est évident que le site qui sera trouvé doit être un site non-construit. Périgny n'est pas une bonne idée du tout", tranche Christophe Cabri, vice-président du département et PDG de la Société d'Économie Mixte Patrimoniale (SEMPAT 17), foncière de développement économique.

Et pour plomber encore un peu plus le dossier du site des Quatre-Chevaliers à Périgny, un contentieux juridique oppose depuis près de cinq ans le département et la société civile immobilière Saga et Foncière 1506 autour de l'annulation d'une promesse de vente. En 2017, la récente loi Notre ne permettait plus aux départements d’exercer la compétence du développement économique. Le site avait donc été vendu aux enchères, mais des désaccords ont fini par rendre cette vente caduque. Le litige est actuellement en cours en cassation. La justice a donné raison au département en première instance et en appel.

Le conseil de surveillance de l’hôpital prendra sa décision le 12 avril. C'est le ministère de la Santé qui validera (ou pas) ce choix courant juin.