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Covid, 4 ans après au CHRU de Nancy : les visites restent limitées à la maternité régionale, plus de sérénité

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C'est l'un des prolongements positifs de la période covid : la maternité du CHRU de Nancy, qui a restreint l'accès aux chambres des mamans pendant la crise, maintient désormais un nombre limité de visites. Au profit des mamans, des bébés. Et des soignants.

Les couloirs de la maternité du CHRU de Nancy, désormais plus calmes Les couloirs de la maternité du CHRU de Nancy, désormais plus calmes
Les couloirs de la maternité du CHRU de Nancy, désormais plus calmes © Radio France - Isabelle Baudriller

"Malgré tous les dégâts que ça a pu faire la covid, au sein de notre pratique il y des choses qui sont restées et qui sont plutôt positives". Isabelle Claisse, sage-femme depuis 24 ans à la maternité du CHRU de Nancy, fait allusion au nombre de visites aux mamans - aujourd'hui encore - limité. Mesure de sécurité sanitaire pendant la crise devenue mesure de bien-être pour tous.

Revenons quatre ans en arrière, au moment du premier confinement en France. Pendant une semaine, seuls les conjoints sont admis à la maternité régionale, juste le temps de l'accouchement. Et ils repartent aussitôt. "La majorité des femmes ne restaient pas très longtemps heureusement, on a fait beaucoup de sorties précoces à J2", se souvient Isabelle Claisse. "Mais je retiens le souvenir de celles qui sont restées 5-6 jours, voire un peu plus. Là c'était quand même compliqué. Elles faisaient des appels vidéo avec leurs autres enfants, leur conjoint mais c'était quand même une période vraiment à part."

Victoria le confirme. Elle qui vient de donner naissance à son cinquième enfant, Amin, a accouché d'Issam en 2021. "Je n'avais pas de visites, il n'y avait que le papa qui pouvait venir." Pas les frères et sœur d'Issam : "Ce n'était que trois jours mais trois jours où les autres s'impatientaient, il y avait un manque aussi forcément".

"En mode scaphandre"

"On s'occupe de nouveau-nés donc des petits êtres pleins de fragilité. Je pense qu'au début, on a été très très rigoriste et puis l'humain a repris le dessus sur le sanitaire", explique Muriel Onzatti, sage-femme coordinatrice et responsable du service anténatal et postnatal. "On avait des équipements de protection, les masques, les surblouses. On était un peu en mode scaphandre à cette époque et on a pu équiper les papas de cette même manière."

Muriel Onzatti, sage-femme coordinatrice à la maternité régionale de Nancy - Isabelle Baudriller / Radio France
Muriel Onzatti, sage-femme coordinatrice à la maternité régionale de Nancy - Isabelle Baudriller / Radio France © Radio France - Isabelle Baudriller

L'étau se desserre un peu, les visites restent toutefois limitées. D'un coup, le silence s'installe, la maternité se fait cocon. "C'est un peu le corolaire de cette crise, la maternité a retrouvé ses droits", souligne Muriel Onzatti. "Je me souviens des couloirs calmes l'après-midi alors qu'antérieurement, ils grouillaient de monde. Là c'était calme, serein. Rapidement, les soignants nous ont dit : "c'est agréable, on a des échanges de qualité avec les mamans, on accompagne mieux l'allaitement, elles sont moins fatiguées. Les nouveau-nés aussi ont l'air de bénéficier de ce bien-être". Ça, ça a vite émergé et on s'est dit : on est peut-être pas trop mal au niveau de l'accompagnement."

2 789 bébés sont nés à la maternité de Nancy en 2020, 2 816 l'an passé
2 789 bébés sont nés à la maternité de Nancy en 2020, 2 816 l'an passé © Radio France - Isabelle Baudriller

Aujourd'hui encore, le règlement prévoit dans la chambre au maximum le conjoint, la fratrie et une autre personne. "Je pense que les jeunes mamans apprécient qu'on préserve leur repos, le fait qu'elles puissent découvrir leur bébé tranquillement, sereinement et rentrer chez elle avec un minimum d'énergie. Il faut savoir aussi qu'au niveau de l'accompagnement, on a beaucoup d'informations à leur passer donc c'est bien parce qu'on a du temps auprès des mamans", ajoute Muriel Onzatti.

Dans la chambre de Victoria, pas un bruit : "Ça fait du bien, ça fait du bien oui", confie-t-elle*, "on peut se reposer un peu."*

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France Bleu Sud Lorraine vous propose une série d'éclairages, 4 ans après le début de la crise Covid. Retrouvez au fur et à mesure de leur publication les articles de cette série.

Episode 1 - Coronavirus, quatre ans après au CHRU de Nancy : le Covid long, toujours le quotidien des patients

Episode 2 - Coronavirus, quatre ans après au CHRU de Nancy :  l'équipe opérationnelle d'hygiène anticipe d'autres crises sanitaires

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