Le village de Réméréville verra-t-il la création du premier crématorium pour animaux de Meurthe-et-Moselle ?

Un ancien élevage porcin, en lisière d'un petit bois et à 300 mètres des premières habitations du village de Réméréville, 640 habitants, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Nancy. C'est là qu'Amandine Barthélémy, présidente de la société Dignité Animaux, espère créer son crématorium pour animaux. Une enquête publique est en cours jusqu'au 24 mai pour la demande d'autorisation environnementale de ce projet qui représente un investissement global de 800 000 euros.

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"Comme le nom du projet l'indique, ce qui me tient à cœur, c'est la dignité", explique la jeune femme de 36 ans habitant Pulnoy. "Autant la dignité des personnes, le respect du deuil de la personne et puis la prise en charge de l'animal. On vient de le quitter et c'est la moindre des choses que de le traiter aussi dignement que les humains."

Amandine Barthélémy, juriste de formation et actuellement responsable commerciale, travaille sur son idée depuis cinq ans. Elle-même a perdu à l'époque un chat d'un an et demi, est arrivée "sur un site qui ressemblait à une usine". "Ça m'a paru choquant d'accompagner mon chaton dans une usine pour ses derniers moments avec moi. C'est quelque chose qui m'a marquée."

Son projet porte sur une parcelle de 3 000 m2 avec deux bâtiments - l'un abritant le four de petite capacité pouvant incinérer chiens, chats et NAC (nouveaux animaux de compagnie) et une maison d'accueil - d'environ 360 m2 au total et un jardin du souvenir. Ce serait le premier crématorium pour animaux dans le sud de la Lorraine, il en existe actuellement deux, situés en Moselle à Faulquemont et Morville-lès-Vic. Celui de Réméréville aurait une capacité maximale de 5 500 animaux par an.

Une installation que la jeune femme - maîtresse d'un Border Collie et d'une chatte - veut en harmonie avec la nature. Mais certains habitants du village s'inquiètent, notamment de la pollution de l'air et des jardins. Le collectif "Ensemble pour Réméréville" s'est constitué et a lancé une pétition. "Je comprends tout à fait la démarche mais ça engendre un côté négatif pour notre santé, la pollution, les particules. J'ai des enfants en bas-âge, je ne souhaite pas que ce projet aboutisse", indique Margaux, installée à Réméréville depuis deux ans et signataire de la pétition.

"Deux inspecteurs de la Direction départementale de la Protection des Populations ont passé au peigne fin ce dossier et ont confirmé qu'il était complet et régulier, on est dans les clous", assure Amandine Barthélémy. "Moi-même, j'ai envie de vivre à Réméréville. Mon but, c'est de m'y installer professionnellement et personnellement. Ce n'est pas pour avoir des pollutions dans l'atmosphère."

Le conseil municipal de Réméréville a émis un avis favorable sur le projet. "Ça va dans le sens du respect des animaux, leur fin de vie, et de leurs maîtres", note le maire Dominique Mouginet. "C'est proposer un service qui n'existe pas." Quant au risque de pollution, le premier magistrat souligne qu'il habite l'une des maisons les plus proches du site : "Vous imaginez bien que si j'avais le moindre doute, j'aurais été fermement contre."

Après les conclusions de la commissaire-enquêtrice au terme de l'enquête publique, c'est la préfète de Meurthe-et-Moselle qui aura le dernier mot et donnera ou pas son feu vert au projet.

• Une réunion publique en présence de la commissaire-enquêtrice et de la porteuse du projet de crématorium pour animaux se tient ce lundi 6 mai à 19h dans la salle du Conseil municipal de Réméréville.