Élections européennes 2024 : 48% des Français ne sont pas intéressés par le scrutin, selon un sondage

Les Français se sentent-ils concernés par les élections européennes du 9 juin prochain ? Selon la troisième édition du baromètre européen Viavoice, pour Radio France, France Télévisions et France Médias Monde, publié ce lundi, 49% d'entre eux se déclarent intéressés par le scrutin. La France se retrouve coupée en deux s'agissant de l'intérêt accordé à ce scrutin puisque 48% des sondés affirment ne pas s'y intéresser.

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Cet intérêt va croissant à mesure que les personnes interrogées montent en âge, il est de 47% chez les 18-24 ans, jusqu'à 60% pour les 65 ans et plus, "un public surreprésenté parmi les investis et les mobilisés", analyse ce baromètre européen.

L'économie en tête des priorités

Viavoice a également interrogé les Français sur les "enjeux estimés prioritaires", et c'est l'économie qui arrive en tête pour 49% des sondés. L'immigration arrive en deuxième position à hauteur de 44%. Alors que Jordan Bardella arrive en tête des intentions de vote à 32%, selon un sondage Ipsos pour franceinfo publié le 13 avril, devant la liste Renaissance 16% et 13% au PS, 62% des personnes consultées pour ce baromètre déclarent connaître la tête de liste RN.

Seulement 43% disent connaître la tête de liste LFI (Manon Aubry), et 41% pour la liste socialiste (Raphaël Glucksmann). "La notoriété joue en faveur de la liste RN", selon les auteurs de ce baromètre européen. Jordan Bardella bénéficie d'une "forte identification".

Soif de débats

Les Français interrogés espèrent tout de même assister à "une campagne et des débats". Ils sont un sur deux (51%) à regretter qu'il soit trop souvent dit que "tout était joué d'avance", alors que seul un quart estime que les candidats ont "parlé des sujets qui les intéressent vraiment". Ils sont 21% à penser qu'il y a suffisamment de débats sur le fond entre les candidats. "De quoi espérer une fin de campagne active et stimulante", indique ce baromètre.

Les rouages du Parlement européen méconnus

Le sondage fait apparaître que le rôle du Parlement européen est relativement méconnu, car seul un Français sur deux déclare savoir qu'il est composé de députés européens, et un quart d'entre eux ne se prononcent pas sur le sujet. Il y a par ailleurs un niveau faible de connaissance chez les 18-24 ans : 32% d'entre eux ne connaissent par le rôle de l'institution. Ce chiffre est deux fois plus élevé que chez les 65 ans et plus.

L'actualité du Parlement européen est considérée comme lointaine, car huit Français sur dix déclarent ne pas être au courant de ce qui s'y passe. Ils sont 65% à être en demande d'informations afin de combler leurs lacunes. En conséquence, le bilan de la mandature est largement inconnu, il n'y a que 21% des sondés capables de citer une mesure phare votée par le Parlement européen ces cinq dernières années. C'est un constat transgénérationnel avec un léger avantage aux 18-24 ans, ils sont 25% à pouvoir citer une mesure contre 21% des 65 ans et plus.

La question ukrainienne divise les Français

Les personnes interrogées ont aussi été invitées à s'exprimer sur leur perception de la guerre en Ukraine. Et selon que l'on soit de gauche ou de droite, on n'a pas le même avis sur cette question. Un électeur de Jean-Luc Mélenchon sur trois estime que la France soutient trop Kiev quand un électeur de Marine Le Pen sur deux partage cette opinion. En revanche, à peine 13% des soutiens d'Emmanuel Macron ont cet avis. Pour autant, 63% des sondés estime que le rôle de l'Europe est important dans la résolution du conflit.

L'éventualité d'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne a aussi été testée. Là encore, les Français sont largement divisés car ils sont aussi nombreux à approuver cette idée qu'à la rejeter (41% favorables, 42% non favorables, 17% sans réponse).

Dans tous les cas, ce conflit occupe l'esprit d'une grande partie des Français : une personne sur deux estime probable ou très probable que la Russie attaque un jour un pays membre de l'OTAN et ils sont aussi nombreux à penser que ce conflit peut dégénérer en une Troisième Guerre mondiale.

Méthodologie

Ce baromètre a été réalisé en ligne du vendredi 19 au mercredi 24 avril, auprès d'un échantillon de 2.000 personnes, résidant en France métropolitaine, échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération.