Passer au contenu
Publicité

Guerre en Ukraine : "aucune limite" au soutien de la France dit Emmanuel Macron, "irresponsable" jugent les oppositions

Par
  • France Bleu

En recevant les chefs des partis politiques à l'Élysée ce jeudi, Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'y avait "aucune limite" ni "ligne rouge" au soutien de la France à l'Ukraine. Une posture "irresponsable" pour les oppositions alors que le débat parlementaire sur le sujet s'annonce tumultueux.

Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'y a "aucune limite" au soutien à l'Ukraine Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'y a "aucune limite" au soutien à l'Ukraine
Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'y a "aucune limite" au soutien à l'Ukraine © AFP - Christophe Ena / POOL

"Je suis arrivé inquiet et je suis ressorti plus inquiet", a résumé Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise devant la presse. L'insoumis sortait d'une réunion à l'Élysée entre Emmanuel Macron et les chefs des partis au sujet de l'Ukraine. Le président de la République a affirmé qu'il n'y avait "aucune limite" ni "ligne rouge" au soutien de la France au pays en guerre contre la Russie. Une posture jugée "irresponsable" pour les responsables de l'opposition.

Publicité

Selon la France insoumise, Emmanuel Macron a déclaré qu'il fallait soutenir l'Ukraine "quoi qu'il en coûte". "Le président de la République est prêt à un soutien sans limite et semble-t-il jusqu'au-boutiste à l'Ukraine", "il n'y a aucune limite et aucune ligne rouge", a aussi déploré le dirigeant du Rassemblement national Jordan Bardella.

"Une escalade guerrière qui peut être dangereuse"

Emmanuel Macron a donc totalement assumé ses propos du 26 février, qui avaient été rejetés par toutes les oppositions mais aussi fermement critiqués par la plupart des autres alliés occidentaux de Kiev. Il avait alors affirmé que l'envoi en Ukraine, à l'avenir, de troupes au sol ne devait pas "être exclu", au nom d'une "ambiguïté stratégique". "C'est irresponsable" et "extrêmement dangereux pour la paix du monde", a martelé Jordan Bardella, tandis que le président du parti Les Républicains Eric Ciotti a aussi dénoncé une position "inopportune, inappropriée, voire irresponsable", qui a "isolé notre pays".

Selon le patron des communistes Fabien Roussel, Emmanuel Macron a notamment esquissé, carte à l'appui, le scénario d'une avancée du front "vers Odessa ou vers Kiev", "ce qui pourrait engager une intervention" car "il ne faudrait en aucune manière le laisser faire". Il a dès lors décrit un président "prêt demain à s'engager dans une escalade guerrière qui peut être dangereuse". "C'est vraiment un problème d'amateurisme à ce stade-là", a renchéri la cheffe des Écologistes Marine Tondelier, évoquant une "déclaration viriliste".

"Un moment de vérité" pour Emmanuel Macron

Le retour d'un clivage sur l'Ukraine, au cœur de la présidentielle de 2022 avant de s'estomper, est assumé par le chef de l'État à l'approche des élections européennes de juin. "C'est un moment de vérité", estime son entourage. Alors que la liste d'extrême droite menée par Jordan Bardella fait la course largement en tête dans les sondages, Emmanuel Macron a demandé mercredi à ses ministres de se "battre pied à pied" dans la campagne des européennes de son camp qui sera lancée samedi lors d'un meeting à Lille.

"Ne laissez pas entrer les nationalistes. Ils étaient déjà la guerre. Ils sont désormais la défaite face à la Russie", a-t-il martelé devant son gouvernement. En déplacement à La Haye, le Premier ministre Gabriel Attal a dans la foulée de nouveau accusé le RN de "soutenir davantage la Russie que l'Ukraine". La semaine dernière, il s'était interrogé sur le fait de savoir "si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays", visant nommément Marine Le Pen.

Jordan Bardella a répondu devant Emmanuel Macron qu'il était "irresponsable" de comparer son parti à "une armée d'occupation étrangère". "On a un président qui malheureusement comme toujours joue", pour "instrumentaliser la guerre" et "aborder les élections européennes avec les habits d'un chef de guerre", a déploré le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. "C'est pas une Game Boy, en fait, la France", s'est-il indigné.

Un débat parlementaire houleux en perspective

Emmanuel Macron, qui a promis de se rendre en Ukraine avant mi-mars, a demandé au gouvernement d'organiser un débat au Parlement, suivi d'un vote - mardi à l'Assemblée nationale, puis mercredi au Sénat. Ces votes n'auront pas de valeur contraignante pour le gouvernement. Ce débat s'annonce agité. Non pas tant au sujet de l'accord bilatéral de sécurité signé mi-février avec l'Ukraine, sur lequel porte formellement le vote, mais en raison des récentes déclarations du président, qui a aussi appelé les alliés occidentaux à ne pas "être lâches", renforçant l'ire de l'Allemagne.

Si LR a ouvert la voie à un vote positif, avec des réserves, et si les Écologistes et le Parti socialiste hésitent, le reste de la gauche penche pour une opposition franche. "Pour nous, c'est non", a dit Fabien Roussel. Manuel Bompard a aussi expliqué que LFI s'opposerait à l'accord soumis au Parlement s'il y "figure la perspective de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne ou à l'Otan". Une "ligne rouge" invoquée aussi par Jordan Bardella, qui a toutefois laisser planer le suspense sur son vote car il est "en faveur" sur "le principe d'un accord bilatéral".

Macron accroît l'implication de la France dans le conflit, estime le Kremlin

En réaction aux propos d'Emmanuel Macron, le Kremlin a répondu que le Président augmentait "l'implication" de la France dans le conflit en Ukraine. "Monsieur Macron est convaincu de sa politique consistant à vouloir infliger une défaite stratégique à notre pays et il continue d'augmenter le niveau d'implication directe de la France" dans le conflit en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une vidéo diffusée sur Telegram par un journaliste russe.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

L'info en continu

Publicité

undefined