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Soutien à l'Ukraine : envoi de troupes, menace nucléaire, ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

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Par
  • France Bleu

Invité des JT de 20h de TF1 et France 2 ce jeudi soir, Emmanuel Macron a détaillé sa stratégie sur le soutien à l'Ukraine après la signature d'un accord de sécurité, et ses propos controversés sur le possible envoi de militaires occidentaux. Voici ce qu’il faut retenir de cette interview.

Le président de la République Emmanuel Macron accorde une interview aux journaux télévisés de 20h, ce 14 mars 2024. Le président de la République Emmanuel Macron accorde une interview aux journaux télévisés de 20h, ce 14 mars 2024.
Le président de la République Emmanuel Macron accorde une interview aux journaux télévisés de 20h, ce 14 mars 2024.

Emmanuel Macron s'expliquait devant les Français sur les enjeux du soutien à l'Ukraine ce jeudi soir, après ses propos controversés sur le possible envoi de militaires occidentaux, face à une Russie accusée d'être de plus en plus "menaçante" en Europe. L'Assemblée nationale et le Sénat ont approuvé dans la semaine l'accord de sécurité conclu avec Kiev le 16 février, loin toutefois du consensus généralement observé sur les questions internationales. Envoi de troupes, menace nucléaire : voici ce qu'il faut retenir de l'entretien du chef de l'État accordé à TF1 et France 2.

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"Jamais, nous ne prendrons l'initiative"

Interrogé sur la possibilité d'envoyer des troupes au sol, le chef de l’État a assumé ses propos et a estimé qu'"on n'est pas dans cette situation-là aujourd'hui". Cependant, il a de nouveau déclaré "ne rien exclure". "Si les choses devraient dégénérer, ce ne serait une fois encore que la responsabilité de la Russie." "Nous avons mis trop de limites dans notre vocabulaire", a-t-il reconnu, notant que les Européens ont par exemple déclaré par le passé qu'ils ne livreraient pas de chars à Kiev, avant de changer d'avis. Cette nouvelle posture du président, qui dénonce un "durcissement" de Moscou et tente d'imposer son leadership dans l'aide à l'armée ukrainienne, a été critiquée par de nombreux homologues européens et par l'ensemble de ses opposants français.

Il a aussi assuré que la France ne ferait jamais le premier pas vers la guerre face à la Russie : "Jamais, nous ne mènerons d'offensive, jamais, nous ne prendrons l'initiative. La France est une force de paix. Simplement, aujourd'hui, pour avoir la paix en Ukraine, il ne faut pas être faible."

"À coup sûr, aujourd'hui, la Russie est un adversaire", a aussi déclaré Emmanuel Macron, qui se refuse à employer le mot "ennemi". Mais "nous ne faisons pas la guerre au peuple russe", insiste le président. L'Assemblée nationale et le Sénat ont approuvé dans la semaine l'accord de sécurité conclu avec Kiev le 16 février, loin toutefois du consensus généralement observé sur les questions internationales.

Emmanuel Macron met en garde sur la victoire de la Russie

Le président français a affirmé que la "sécurité" des Français passait par la "défaite de la Russie" en Ukraine. "Si la Russie venait à gagner (..) nous n'aurons plus de sécurité" et la "crédibilité de l'Europe sera réduite à zéro", a-t-il déclaré sur TF1 et France 2. "Qui peut penser une seule seconde que le président Poutine qui n'a respecté aucun de ses engagements s'arrêtera là ?", a-t-il ajouté, en référence aux assurances répétées de la Russie avant le lancement de son offensive en Ukraine le 22 février 2022.

Emmanuel Macron a également pointé du doigt ceux qui posent "des limites" à l'engagement pour soutenir l'Ukraine face à l'invasion russe. Ils "ne font pas le choix de la paix, mais font le choix de la défaite", a-t-il martelé, en référence aux députés RN et LFI qui se sont abstenus ou qui ont voté contre l'accord de sécurité entre Paris et Kiev. "Ils font le choix de l'abandon de souveraineté parce qu'ils font le choix dès maintenant de dire : nous, nous avons des limites", a déclaré Emmanuel Macron.

La France prête à répondre à "l’escalade" de Moscou

Alors que Vladimir Poutine agite la menace nucléaire, Emmanuel Macron a promis que face à l'"escalade" de Moscou, "nous devons dire que nous sommes prêts à répondre". Le président a aussi estimé que "nous devons nous sentir particulièrement protégés" par l'arsenal nucléaire français. La France dispose de 290 têtes nucléaires, contre 5.000 pour les États-Unis et 5.880 pour la Russie. Mais cet arsenal "donne une responsabilité", dont celle de "ne jamais être dans l'escalade, ni verbale, ni de fait", a estimé le chef de l'État.

Accélérer la fourniture de munitions

Emmanuel Macron a aussi souligné que la priorité des Européens dans l'immédiat allait à la fourniture accélérée de munitions dont l'Ukraine manque cruellement face à la Russie. Il a rappelé avoir demandé "une entrée dans une économie de guerre", pour mieux soutenir Kiev et renforcer les capacités de défense européennes.

"Depuis le début, nous avons multiplié par plus de trois notre production des catégories d'obus et de missiles qui sont pertinents pour les Ukrainiens. Simplement, en effet, on a des limites et c'est vrai, de tous les pays européens. (...) C'est pourquoi on a décidé qu'on allait les créer en Ukraine, parce que c'est plus proche du terrain", a-t-il poursuivi. "On va sonder tous les pays du monde (...) leurs stocks disponibles et on leur propose de le racheter", a expliqué Emmanuel Macron tout en affirmant qu'il n'excluait pas de financer de nouvelles initiatives avec un emprunt. En tout, 75 canons CEASAR vont être produits et ils "iront tous sur le front ukrainien".

À trois mois des élections européennes, cette interview donnée aux JT de TF1 et France 2 marquait aussi de facto l'entrée en campagne d'Emmanuel Macron, après le premier meeting de son camp dimanche à Lille. La majorité présidentielle a notamment prévu d'axer sa campagne sur le soutien à l'Ukraine, accusant le Rassemblement national, largement en tête dans les sondages, et La France insoumise, d'entretenir des positions prorusses.

L'interview complète d'Emmanuel Macron

Au 20h de TF1 et de France 2 sur le soutien de la France à l'Ukraine.

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