Autonomie : Femu tacle la méthode Darmanin alors qu'un texte commun des élus corses est incertain

"Les propos du ministre de l'Intérieur sont incompréhensibles et contraires à la lettre et à l'esprit du processus, sur la forme comme sur le fond".  Femu a Corsica a réagi ce 21 février lors d'une conférence de presse à  Bastia aux déclarations la semaine dernière de Gérald Darmanin dans Corse-Matin. Le pensionnaire de la place Beauvau s'étonnait de ne "rien avoir de concret entre les mains", fustigeant l'inaction de la majorité territoriale censée rendre sa feuille de route sur l'autonomie. Et conviant les élus pour un dîner de calage, à Paris, le 26 février.

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Le parti de la majorité territoriale  juge ces paroles "incompréhensibles", mais affirme rester déterminé à ce que ce processus "réussisse". Un accord large pourrait être, conclu ici en Corse, dans les prochaines heures, indique Femu qui se refuse pour l'instant à dire si les élus de la majorité territoriale participeront au dîner de Beauvaui.

Les soutiens de Gilles Simeoni appellent, par la voix de François Martinetti "à maintenir le cadre conjointement posé", et à maintenir "l'esprit de responsabilité, à Paris comme en Corse, pour permettre la réussite du processus en cours entre la Corse et l'Etat". Mais sur France 3 Corse Via Stella, la présidente de l'assemblée de Corse, Marie Antoinette Maupertuis avait dénoncé l'"irrespect" des propos du ministre de l'Intérieur.

En attendant, la conférence des présidents, prévue le 21 février a été renvoyée au lendemain. Une programmation justifiée par l'indisponibilité d'un groupe politique selon l'exécutif. La conférence se tient donc ce 22 février à 10 h 30 à la collectivité de Corse. L'ordre du jour est la "synthèse des travaux de la conférence des présidents", afin de  mettre un point final à ces rencontres thématiques débutées il y a un an et demi.

Réunion élargie avant le dîner place Beauvau?

Gilles Simeoni planche sur la tenue d'une réunion plus générale ce vendredi 23 février à la collectivité de Corse avec la délégation insulaire qui a participé au comité stratégique. Autour de la table, il pourrait y avoir  les présidents de l'exécutif et de l'assemblée, les chefs de groupes territoriaux, mais aussi les représentants d'associations de maires et les six parlementaires.

Au-delà de savoir qui sera ou non sur le carnet de bal du 26 février place Beauvau, l'objectif est de rapprocher les montagnes. Les nationalistes d'une part qui défendent la délibération votée le 5 juillet et les notions de peuple, de langue et de résident. Et d'autre part la droite républicaine au Sénat de Jean-Jacques Panunzi qui y est réfractaire. Gérald Darmanin a rappelé que les nationalistes avaient beau avoir 70% de la majorité à l'assemblée de Corse, ils n'avaient pas 70% de la majorité au Sénat. Les voix de la chambre haute sont essentielles pour obtenir une majorité dans la réforme constitutionnelle lors de la réunion du congrès.

Ce qui interroge aussi, ce sont les conditions d'un pouvoir législatif dans l'île. Les variables d'ajustement pourraient être la métropolisation d'Ajaccio ou la réforme du mode de scrutin de l'assemblée de Corse.
Mais là encore, il faudra avancer, comme l'avait prévenu Emmanuel Macron, le 28 septembre à Ajaccio, entre "totem et tabou".