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Processus de Beauvau : un dernier dîner avant l’autonomie ?

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Les élus corses sont arrivés place Beauvau ce lundi soir, pour un second dîner en quinze jours autour du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. La réunion s’annonce conclusive, près de deux ans après le lancement du processus de Beauvau, pour l’autonomie de la Corse.

Les élus corses arrivent place Beauvau, pour une réunion conclusive Les élus corses arrivent place Beauvau, pour une réunion conclusive
Les élus corses arrivent place Beauvau, pour une réunion conclusive © Radio France - Clémence Gourdon Negrini

Gilles Simeoni, Marie-Antoinette Maupertuis, Jean-Martin Mondoloni, Laurent Marcangeli, Valérie Bozzi, Jean-Christophe Angelini, Paul-Félix Benedetti et Jean-Jacques Panunzi. La table dressée place Beauvau ce lundi 11 mars est la même que deux semaines plus tôt, autour de Gérald Darmanin. Mais après quinze jours d’échanges de propositions d’écritures constitutionnelles entre le ministre de l’Intérieur et les élus corses, le dîner se veut conclusif. « Normalement, c’est la dernière fois que je monte place Beauvau ! », glissent des élus aux personnels d’Air Corsica avant de s’envoler pour Paris.

Rentrés de Paris après le dîner de Beauvau du lundi 26 février dernier, le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, et la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, ont essuyé les critiques dans l’hémicycle de l’Assemblée de Corse, où la session ordinaire des 29 février et 1er mars s’est ouverte sur un débat autour du processus de Beauvau. « On arrive au fait de nier absolument une délibération ultra majoritaire », a notamment taclé l’élu Core in Fronte Paul Quastana.

Dans le même temps, le ministère adressait une copie corrigée de sa proposition d’écriture constitutionnelle, où apparaissaient les termes de « statut d’autonomie au sein de la République », « d’insularité méditerranéenne », de « communauté historique » ou encore de « lien singulier à sa terre ».

« Valeur législative produite »

Les critiques des élus territoriaux ont quant à elles visiblement été entendues par la majorité territoriale qui, réunissant le 6 mars dernier une conférence des présidents*, est arrivée avec sa propre copie de « projet d’écriture constitutionnelle » bien plus proche des fondamentaux nationalistes adoptés le 5 juillet 2023 avec le texte Autonomia. Dans sa contre-proposition, l’exécutif intègre les « intérêts propres » d’une « Corse dotée d’un statut d’autonomie » (et non une Collectivité de Corse, ndlr). Apparaissent également les notions de « fixation des règles » et de « valeur législative produite », rapprochant davantage le futur statut d’autonomie de l’île à ceux de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie.

Ayant réclamé à Gérald Darmanin des « précisions » quant aux compétences dont pourrait être dotée la Collectivité de Corse à l’avenir, la majorité intègre à son texte celles de « la protection du patrimoine foncier », « l’action économique, linguistique et culturelle », mais aussi « les principes de son autonomie fiscale et financière ». Autant de précisions qui étaient, jusque-là, renvoyées par le gouvernement à une future loi organique.

*en l’absence de la droite d’Un Soffiu Novu, qui a dénoncé avoir été « prévenue à la dernière minute » de cette nouvelle conférence des présidents, ndlr.

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