Ana s'appelle désormais Aña : 28 ans après, le tilde lui est accordé pour son prénom basque
Aña a demandé et obtenu que le procureur de Bayonne corrige son prénom à l'Etat civil. L'ajout du tilde met en conformité son véritable prénom. Pour cette habitante d'Uhart-Cize c'est bien plus qu'un simple petit signe orthographique
Une bonne nouvelle pour tous les Inaki, Enaut, Maano ou Anamari. S'ils le souhaitent, ils pourront officiellement s'appeler Iñaki, Eñaut, Maaño ou Añamari. C'est en tout cas ce qu'a obtenu Aña Barberarena. Un petit trait qui fait une grande différence pour cette jeune femme de 28 ans : "même si Ana c'est un prénom, ce n'est pas le mien, j'ai toujours eu l'impression qu'on m'appelait avec un prénom qui n'est pas le mien."
Après avoir demandé fin septembre auprès du procureur de Bayonne de mettre son prénom en conformité, la correction a été effectuée à l'Etat civil fin octobre. Le jour où elle a su que sa demande était acceptée, elle en a pleuré. "Tous mes papiers étaient au nom de Ana, c'est moi sans être tout à fait mon identité, je ne pensais pas qu'à 28 ans je pourrais récupérer mon tilde, et j'en suis très heureuse."
Un petit signe orthographique qui a de grandes conséquences dans la vie de tous les jours : "quand on faisait l'appel, je ne me reconnaissais pas, pour passer les examens, le bac... C'était au quotidien, les gens que je rencontrais, 'ah Ania c'est russe ? Ah avec tilde donc c'est espagnol ?' "
C'est aussi une réparation historique. Aña porte le même prénom que son arrière grand-mère et que la grand-mère de celle-ci. Elle dit, dans un sourire, qu'elle fait peut-être aussi œuvre de justice pour ses ancêtres.
Brèche juridique
Le Conseil Constitutionnel avait censuré en 2021 la proposition de loi voulant autoriser ce signe diacritique considéré comme n'appartenant pas à la langue française. En outre, une circulaire de 2014 s'oppose à l'inscription à l'Etat civil au moment de la naissance pour les prénoms de bébés basques ou bretons. Une interdiction qui soulève nombre de protestations.
Pour autant, des juridictions donnent une issue favorable aux demandes des parents. C'est notamment le cas de la Cour d'appel de Rennes en 2018 pour le prénom breton Fañch, ou encore pour la Cour d'appel de Pau en 2018 pour le prénom basque Maaño. Des décisions sur lesquelles s'appuient les familles, s'échangeant les dossiers de procédures entre elles, pour leurs demandes auprès des procureurs. Demandes qui sont entendues à Bayonne.
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