Une opération place nette d'Avignon devant la justice : "La montagne accouche d'une souris"

Des peines jusqu'à quatre ans de prison ont été prononcées ce mardi soir en comparution immédiate à Avignon contre quatre dealers présumés du quartier Champfleury. Il s'agit de la suite de l'opération anti-drogue place nette menée fin mars sur le point de deal de la rue Bertrand de Nogayrol.

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11 personnes avaient été interpellées, mais seules quatre ont finalement été renvoyées en comparution immédiate. Les autres avaient été libérées sans poursuite. À l'audience, les quatre prévenus, dont trois comparaissaient détenus, dont trois comparaissaient détenus, ont nié leur participation au trafic de drogue du quartier.

"C'est un travail inachevé"

Et les peines prononcées sont bien en dessous des réquisitions du ministère public. Elles vont de quatre ans de prison ferme à la relaxe, alors que des peines jusqu'à huit ans fermes avaient été requises. L'un des prévenus est relaxé au bénéfice du doute alors que cinq ans de prison avaient été requis. Et pour l'avocat de ce dernier, l'Avignonnais Louis-Alain Lemaire, "c'est la montagne qui accouche d'une souris". "Il me semble que c'est un travail inachevé et que c'est beaucoup de bruit pour pas grand-chose, estime-t-il.

"Nos clients sont, pour certains, des gens qui ont déjà été condamnés pour des problèmes de stupéfiants, reconnaît-il. Mais ce sont des gens qui habitent au quartier Champfleury, qui sont dans la mouvance de ce point de deal, et vraiment pas des têtes de réseau très importantes. Je ne pense pas qu'on ait fait un coup de filet extraordinaire."

Une trentaine de proches à l'audience

Une trentaine de personnes sont venues assister à l'audience. Eux aussi assurent que leurs proches n'ont rien de gros narcotrafiquants. Leur arrestation, "ce n'est que pour faire du chiffre", dit l'un d'eux. Il en veut pour preuve que le point de deal de la rue Bertrand de Nogayrol est toujours actif alors que trois des quatre prévenus ont été incarcérés en attendant leur procès.

Selon Louis-Alain Lemaire, ce dossier montre que l'enquête a été bâclée pour les besoins des opérations anti-drogue "place nette" voulues par le ministre de l'Intérieur. "L'enquête sur ce point de deal était en cours depuis début novembre, rappelle-t-il. Puis il y a eu les décisions gouvernementales que nous connaissons et j'ai l'impression qu'on a demandé aux services de police de régler vite ce dossier pour médiatiser le travail de la police. Alors que si on avait aux policiers le temps de mener leur enquête jusqu'au bout, peut-être que nous aurions un dossier plus complet".