"On n'ose plus sortir dehors le soir", les habitants de la Rocade d'Avignon changent leurs habitudes à cause des tirs

De nouveaux tirs ont éclaté sur la rocade d'Avignon (Vaucluse) ce vendredi 6 avril, vers 23h30. Un jeune homme d'une vingtaine d'années, défavorablement connu des services de police, a été blessé au niveau de la jambe, en face de la Poste des Olivades. Personne n'a pour l'instant été interpellé, l'enquête est confiée à la police judiciaire.

Dans ce quartier de la Rocade, les tirs deviennent réguliers. Les habitants ont de plus en plus peur de prendre une balle perdue, alors ils s'adaptent. C'est par exemple le cas de cette mère de famille de trois enfants. "Je sors uniquement pour les choses nécessaires. Je ne sors plus au parc avec les enfants", regrette-t-elle.

"On se fait du souci, surtout à notre âge"

Cette retraitée a même vécu la scène des tirs au plus près vendredi soir, la victime des coups de feu s'est réfugiée dans sa résidence La Montagnette, après s'être fait tirée dessus. "Il a sauté le portail, l'autre devait sûrement le poursuivre. Nous, nous sommes plutôt bien protégés car nous avons des portes blindées, mais on se fait du souci quand même, surtout à notre âge !" Par crainte, cette habitante de 80 ans sort uniquement en journée.

Face à cette situation, de nombreux habitants demandent davantage de présence policière "on se sent un peu plus en sécurité en voyant les services de police", expliquent-ils ; et beaucoup réfléchissent sérieusement à déménager.

"Il faut aller beaucoup plus loin que les opérations place nette"

Il y a quelques jours, une opération place nette a été menée dans ce quartier. Des opérations "utiles et qui ont du sens" selon Bruno Bartocetti, Secrétaire régional du syndicat unité SG P-POLICE, mais insuffisantes. "Il faut aller beaucoup plus loin, en travaillant par exemple sur le désarmement, ou encore en donnant des moyens aux enquêteurs. Les enquêteurs de police sont submergés par les procédures en cours. Je pense qu'il faut également travailler sur l'éducation et la prévention. On doit dialoguer avec les jeunes et les moins jeunes, expliquer ce qu'est un consommateur et à quel point c'est nocif dans le cadre de la santé publique."