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Procès de la bagarre mortelle à Saint-Vallier : qui a tué la mère de famille roumaine ?

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Les Assises de la Drôme doivent juger à partir de ce mardi quatre hommes impliqués dans une violente bagarre en centre-ville de Saint-Vallier en octobre 2020. Une saisonnière roumaine de 30 ans avait été poignardée. L'homme accusé du meurtre nie avoir porté le coup de couteau fatal.

La bagarre avait démarré à cause d'un prétexte futile, le refus de donner une cigarette La bagarre avait démarré à cause d'un prétexte futile, le refus de donner une cigarette
La bagarre avait démarré à cause d'un prétexte futile, le refus de donner une cigarette © Radio France - Nathalie de Keyzer

Le meurtre d'une mère de famille roumaine à Saint-Vallier le 25 octobre 2020 est jugé devant les Assises de la Drôme à partir de ce mardi 26 mars. Ce dimanche soir-là, une heure avant le début du couvre-feu, rue de Verdun, une violente bagarre entre de jeunes Tunisiens et une famille roumaine avait provoqué la panique pour les nombreux témoins de la scène dans le centre ville. Un vrai déferlement de violence pour un motif des plus futiles :  une cigarette refusée.

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Le fils de la famille âgé de 16 ans, et ses cousins originaires de Roumanie, descendent au MacDo en bas de chez eux. Sur leur trajet, ils croisent quatre jeunes Tunisiens qui leur demandent une cigarette. Les ados refusent en disant qu'ils n'en ont pas. C'est à ce moment que la bagarre se déclenche. Des premiers coups pleuvent, les jeunes Roumains repartent vers l'appartement où vit le reste de leur famille et appellent à l'aide. La mère Camélia, le père, le grand-père et une cousine descendent à leur rescousse. C'est alors que l'un des Tunisiens récupère un couteau dans sa voiture garée un peu plus loin et revient en le brandissant.

Couteau et chaine de vélo

Plusieurs témoins voient ce jeune homme se déchainer en brandissant un couteau devant lui. Selon les différents témoignages recueillis par les enquêteurs, l'agresseur porte des cheveux mi-longs, des lunettes et un haut rouge. Certains le voient porter des coups de couteau aux hommes de la famille. Le fils adolescent mais surtout le père et le grand-père sont sérieusement blessés à l'abdomen alors qu'ils tentaient de reculer vers chez eux. Tout se déroule très vite. Certains voisins disent avoir vu les trois autres Tunisiens porter des coups de pied ou de poing et même frapper le père avec une chaine de vélo ou un antivol en forme de chaine. Mais personne ne voit l'homme au pull rouge poignarder la mère de famille. Elle est pourtant atteinte d'un violent coup de poignard dans le dos et décèdera pendant son transfert à l'hôpital

Alcool, cannabis et cocaïne

La trentenaire était installée à Saint-Vallier depuis près d'un an avec sa famille. Tous les adultes travaillaient comme saisonniers agricoles.  Les quatre agresseurs eux sont originaires de Tunisie et âgés à l'époque des faits de 21 à 27 ans. L'un d'eux fait l'objet d'une OQTF, une obligation de quitter le territoire français, et deux d'entre eux dont le principal accusé avaient beaucoup bu, consommé du cannabis et même de la cocaïne dans les 24 heures précédant la bagarre. Sur ces quatre hommes, l'un est donc accusé du meurtre de la mère de famille et de tentatives de meurtre sur son fils, son mari et son beau-père. Les trois autres ressortissants tunisiens eux comparaissent pour des violences aggravées pour les différents coups portés avec les mains, les pieds ou la chaine de vélo.

ADN et couteau

Le principal accusé, l'homme aperçu par les témoins brandissant un couteau, reconnait avoir blessé les trois hommes mais a toujours nié avoir poignardé la mère Camélia. Sur les quatre couteaux retrouvés par les enquêteurs dans ce dossier, l'un porte le sang de l'accusé sur la lame -il a aussi été blesse sérieusement et hospitalisé après la bagarre- mais sur aucune de ces armes blanches, on ne retrouve à la fois l'ADN de la mère de famille et celui de l'accusé. Un point qui n'a rien d'un détail pour l'avocate de ce Tunisien accusé de meurtre Maître Nadège Frandon. Elle souhaite bien faire valoir cette absence de preuve matérielle dans le dossier pour demander l'acquittement de son client concernant ce meurtre. L'avocate rappelle aussi que son client a été reconnu en altération du discernement par un expert psychiatre au moment des faits. Il est d'ailleurs soigné pour des troubles de type schizophrénique en détention.

Un des accusés en fuite

Cet accusé principal risque 30 ans de réclusion pour ce meurtre et les trois tentatives de meurtre sur les autres membres de la famille roumaine. Mais il ne sera accompagné dans le box que par ses deux autres amis. Le quatrième homme présent lors de la bagarre ce dimanche là a pris la fuite et n'a jamais été retrouvé depuis. Il sera donc jugé en son  absence. Le procès doit durer quatre jours.

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