"Coups de poing, brûlures et chat-bite" sur leur apprenti : deux chefs gastronomiques de Bordeaux condamnés

"Insultes, brûlures, coups de poing, chat-bites..." Deux chefs d'un restaurant gastronomique de Bordeaux ont été condamnés ce lundi 10 juillet pour avoir fait subir à leur commis "un véritable cauchemar en cuisine", selon l'avocate de la victime. Le chef pâtissier de la Table de Montaigne écope de 18 mois d'emprisonnement avec sursis probatoire pour violences avec armes et harcèlement moral. " Ce sont des choses qui ne devraient plus exister dans une cuisine du XXIe siècle ", a déclaré le président du tribunal judiciaire de Bordeaux. Condamné à 6 mois de prison avec sursis pour harcèlement moral, le chef de cuisine indique qu'il va faire appel.

"Un plaquage de rugbyman" en cuisine

Parmi les violences dont étaient accusées le chef pâtissier à l'égard de son apprenti, le tribunal a fait état d'"une charge de rugbyman, plusieurs coups de poing ou encore une tentative de brûlure avec chalumeau". Le prévenu était également poursuivi pour des agressions sexuelles commises sur son apprenti, en l'occurrence "des chat-bite".

Ce chef d'infraction a été requalifié en violences, le tribunal estimant que l'intention d'agresser sexuellement n'était pas caractérisée dans un contexte de "jeux potaches" fréquents dans les salles de cuisine. Pour l'ensemble de ces faits, l'homme est condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans. Le chef a l'obligation de recevoir des soins psychologiques, a interdiction de contacter la victime qu'il devra en outre indemniser. Aucune interdiction de paraître en Gironde n'a été prononcé par le tribunal qui affirme ne pas souhaiter "empêcher les deux prévenus de travailler".

Des insultes et menaces également : "Pédé, tu es ma pu**"

Pour les chefs de violences avec armes et harcèlement moral, l'homme est condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire. Durant une période de 2 ans, le chef a l'obligation de recevoir des soins psychologiques et il a interdiction de contacter la victime qu'il devra en outre indemniser. Aucune interdiction de paraître en Gironde n'a été prononcé par le tribunal qui affirme ne pas souhaiter "empêcher les deux prévenus de travailler".

En revanche, "en raison de l'absence de témoignages", le chef pâtissier est relaxé pour les faits d'agressions sexuelles et de gestes déplacés qui auraient été commis à l'adresse d'une victime.

Présent à l'énoncé du délibéré ce lundi, le chef de cuisine du restaurant La Table de Montaigne est lui aussi condamné pour harcèlement moral. Le tribunal estime qu'"en sa qualifié de responsable de la cuisine, il [lui] revenait à [lui] d'arrêter ces agissements". "Mon client a justement pris les décisions pour que cela cesse, c'est pourquoi cette peine de 6 mois de prison avec sursis nous semble injuste et c'est la raison pour laquelle nous allons interjeter appel", déclare son avocate Maître Margaux Castex*.*