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Finistère : un homme jugé aux assises pour avoir tué l'un de ses codétenus en août 2021 à la prison de Brest

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Florian Jouan, 27 ans, est jugé devant les assises du Finistère pour meurtre ce vendredi. En août 2021, il avait tué l'un de ses codétenus à la maison d'arrêt de Brest. Un drame qui résonne particulièrement alors que l'établissement est en surpopulation chronique.

Le tribunal judiciaire de Quimper (Finistère), le 2 octobre 2020. Le tribunal judiciaire de Quimper (Finistère), le 2 octobre 2020.
Le tribunal judiciaire de Quimper (Finistère), le 2 octobre 2020. © Radio France - Adeline Divoux

Un homme de 27 ans jugé pour meurtre devant les assises du Finistère, à Quimper, ce vendredi 12 avril. Florian Jouan est accusé d'avoir battu à mort un codétenu à la maison d'arrêt de Brest le 23 août 2021. Un drame qui résonne particulièrement aujourd'hui alors que l'établissement fait face à une situation de surpopulation de plus en plus intenable.

"Il n'avait rien à faire en prison"

Ils étaient trois dans la cellule le soir des faits. La victime, 34 ans, condamnée pour une courte peine, devait sortir de prison quelques semaines plus tard. Un détenu sans histoire, discret, qui souffrait d'une addiction après un deuil familial. L'agresseur était arrivé quelques jours plus tôt dans la cellule. Un homme agressif, au lourd passé judiciaire et aux troubles psychiatriques avérés. Transféré de cellule en cellule, il passe régulièrement devant la commission de discipline. "Il n'avait rien à faire en prison, il aurait mieux fallu l'hospitaliser", souffle l'un de ses avocats, Maitre Alexandre Quemener. Florian Jouan a une histoire personnelle extrêmement compliquée. Placé dès son jeune âge, déplacé de foyers en foyers, les premiers incidents sont remontés dès ses quatre ans.

Le jeune homme souffre d'une déficience intellectuelle. Il ne sait ni lire, ni écrire et est placé sous curatelle. Il se retrouve à la maison d'arrêt de Brest après une incarcération à Lorient pour des vols avec violence.

Un déchaînement de violences

Ce soir-là, alors qu'il dort sur un matelas posé au sol (ils sont 88 à subir le même sort actuellement à la maison d'arrêt par manque de place, le taux d'occupation approche les 200%), son déchaînement de violence serait lié à une banale histoire de bruit : son codétenu allume la télévision et prend un produit, peut-être un stupéfiant.

Florian Jouan rentre alors dans une rage folle. Il attache et bâillonne sa victime avant de le rouer de coups. Les premiers secours apportés par les surveillants ne seront pas suffisants pour sauver l'homme dont le décès est constaté sur place. Les débats devront notamment déterminer combien de temps a duré le calvaire. Les versions de l'accusé, du troisième codétenu, des voisins de cellule et des surveillants ne sont pas les mêmes. Apparemment, l'intervention des surveillants s'est faite une trentaine de minutes après que l'alerte a été donnée, "cela pose question", souffle un avocat.

"Il y a deux niveaux d'analyse : le lieu où se déroulent les faits, mais aussi la personnalité très particulière de l'accusé", explique le conseil des parties civiles, Maître Hélène Hervé-Daoulas.

Il faudra déterminer aussi pourquoi aucune consigne de placement à l'isolement n'avait été prise alors que l'accusé était visiblement instable. Quelques heures avant les faits, il avait été examiné à l'unité médicale, car il s'était mutilé le bras.

Aujourd'hui emprisonné à Nantes, le natif de Dieppe pourra s'expliquer devant les parties civiles : les frères, la sœur, la mère et la grand-mère de la victime attendent des réponses.

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