Passer au contenu
Publicité

Désarmement d’ETA : de la prison avec sursis requise à l’encontre des deux "artisans de la paix" au procès de Louhossoa

- Mis à jour le
Par

La procureure du tribunal de Paris a requis ce mercredi des peines de prison avec sursis à l’encontre de Béatrice Molle et Jean-Noël Etcheverry. Surnommés "les artisans de la paix", ils ont été arrêtés le 16 décembre 2016 à Louhossoa en possession d’armes d’ETA. Jugement le 16 mai.

Le procès de Louhossoa se tient au tribunal correctionnel de Paris. Le procès de Louhossoa se tient au tribunal correctionnel de Paris.
Le procès de Louhossoa se tient au tribunal correctionnel de Paris. © Radio France - Céline Arnal

La vice-procureure de Paris, Aurélie Valente, a requis ce mercredi 3 avril des peines de prison avec sursis à l'encontre de ceux que l'on appelle dorénavant "les artisans de la paix" de Louhossoa. À l'encontre de Béatrice Molle, le ministère public a requis une peine d'un an de prison avec sursis simple, interdiction de détenir une arme pendant cinq ans et non inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions terroristes (Fijait), eu égard à la personnalité de la prévenue. Pour Jean-Noël Etcheverry, dit Txex, la vice-procureure a requis une peine de deux ans avec sursis simple, interdicton de détention d'une arme pendant cinq ans et non inscription au Fijait eu égard, là-aussi, à sa personnalité.

Publicité

Pour elle, plusieurs faits sont établis dans ce dossier et non contestés : c’est l’importance et la dangerosité des armes retrouvées à Louhossoa. Ces armes étaient en parfait état de fonctionnement et possédait une force létale certaine. Cela traduit la particulière violence d’ETA. ETA,  rappelle-t-elle à plusieurs reprises, "est un groupe terroriste à qui l’on impute 800 morts. ETA qui a en outre mené la danse dans cette affaire en protégeant ceux qui allaient confier les armes à Txex notamment." Le procès n'aura d'ailleurs pas permis de savoir qui ils sont.

"La justice n'est pas aveugle" déclare la procureure

Juridiquement dit-elle encore, "les faits reprochés à Jean-Noël Etcheverry et Béatrice Molle sont caractérisés. Ils ont transportés des armes, ils ont détenu des armes et en France, c’est illégal." Pour autant, elle insiste, "la justice n’est pas aveugle et doit être mesurée et pondérée. La question, c'est la juste peine"

" Vous cherchez un lien entre une organisation terroriste et des personnes qui ont désarmé cette organisation." plaide Jean-François Blanco, l'un des avocats de la défense. "Le droit ne peut pas s’écarter de la justice à ce point." Il demande une nouvelle fois la relaxe à l'instar de ses homologues comme Xantiana Cachenaut qui, lors de sa prise de parole s'est efforcée de démontrer que la relaxe est juridiquement  possible. A la sortie de l'audience, les prévenus, leurs avocats et leurs soutiens se déclarent soulagés. Ils estiment avoir eu la possibilité d'expliquer Louhossoa.

Ils encourent dix ans de prison

Béatrice Molle et Jean-Noël Etcheverry étaient jugés pour port, transport et détention d’arme en lien avec une entreprise terroriste. Ils encourent dix ans de prison. Le 16 décembre 2016, ils ont été arrêtés au domicile de Béatrice Molle à Louhossoa en possession d’arme d’ETA. Des armes qu’ils étaient en train de neutraliser pour les rendre aux autorités françaises ; c’est en tout cas toute la teneur de leurs propos lors de la première journée d’audience. Ils ont longuement expliqué à la cour pourquoi et comment la société civile avait décidé de se saisir du dossier d'ETA qui avait annoncé la fin de la lutte armée en 2011. Cette arrestation a conduit au désarmement d’ETA le 8 avril 2017 et à sa dissolution un an plus tard.

Jugement rendu le 16 mai

Cette seconde et dernière journée du procès de Louhossoa ce mercredi était uniquement consacrée aux réquisitions du ministère public et aux plaidoiries des quatre avocats des prévenus, après une première journée dédiée à l'audition des deux prévenus et de six témoins, notamment Éric Morvan qui était préfet des Pyrénées-Atlantiques au moment des faits, ou encore Matthias Fekl, ministre de l’intérieur au printemps 2017.

Le jugement a été mis en délibéré, il sera rendu le 16 mai prochain.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined