Assises du Loiret : Salah El Hassak condamné à 30 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse

Les débats ont été longs, parfois complexes mais sans beaucoup d'émotion dans le box des accusés. Depuis le mardi 2 avril, Salah et Hamza El Hassak comparaissaient devant la cour d'assises du Loiret pour le meurtre d'Irina Hoppan, le 14 août 2019 , au Malesherbois. La jeune femme, maman d'un petit garçon de 2 mois et demi, avait été retrouvée égorgée dans l'appartement qu'elle occupait avec son mari Salah. Elle portait dans le dos une scarification en forme d'étoile de David. Ce sont les pompiers qui avaient découvert son corps alors qu'ils avaient été appelés pour un début d'incendie sur place. Salah, lui, avait réussi à s'extraire de l'incendie et à sortir dehors avec son bébé dans les bras.

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Un féminicide sur fond de radicalisation

Durant tout le procès, l'avocat général et les parties civiles ont tenté de démontrer qu'il s'agissait bien d'un féminicide sur fond de radicalisation religieuse.** Irina se sentait "délaissée" par son mari depuis la naissance de leur bébé, elle avait menacé de le quitter. Salah ne l'aurait pas supporté. Les mois précédants le meurtre, il lui avait demandé de ne plus faire la bise à d'autres hommes et ne plus écouter de musique.

Comme durant l'instruction, Salah El Hassak a lui contesté sa participation au meurtre et à l'incendie. Il a expliqué devant les jurés qu'il se sentait menacé depuis le printemps 2019 par des hommes avec qui il s'était battu. Le soir du 14 août 2019, alors qu'il dormait dans sa chambre, il avait entendu des voix d'hommes "avec un accent des pays de l'Est" dans le salon où se trouvait Irina. Son avocat, Maitre Jové- Dejaifffe, avait lui soulevé durant le procès un autre élement troublant : une trace ADN inconnue retrouvée sur un allume gaz dans l'appartement. L'objet aurait pû servir à mettre le feu au corps de la victime.

Des peines en dessous des réquisitions de l'avocat général

Au final, cette thèse là n'a pas convaincu les jurés qui ont conclu à la culpabilité de Salah El Hassak dans le meutre d'Irina et l'incendie qui a suivi.** Il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des 2/3. Son frère Hamza lui est condamné à 8 ans de prison. Il a été acquitté de toutes les accusations de meurtre et reste seulement impliqué pour complicité d'incendie. Des traces de son ADN avaient été retrouvées sur un briquet et sur  le bouchon d'une bouteille ayant contenu de l'essence. Ces peines sont en dessous des réquisitions de l'avocat général qui avait demandé la réclusion à perpétuité pour Salah et 30 ans de réclusion contre Hamza.