PHOTOS - L'Hydromer, nouvelle et innovante drague à hydrogène d'Occitanie, jette l'ancre à Sète

"On change de siècle ! Il y a 40 ans d'écart entre l'ancienne drague et l'Hydromer, mais en réalité, 100 ans de technique les séparent", explique Corentin Decaestecker, le chef de projet sur l'Hydromer. Cette drague nouvelle génération est hybride et fonctionnera à l'hydrogène. Une prouesse technique "made in France" permise grâce à une enveloppe de 29 millions d'euros en majorité financée par la Région Occitanie.

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Pomper des sédiments dans les ports et réensabler les plages

Ce navire de 70 mètres de long et de 16 mètres de large, s'occupera de draguer, nettoyer, déblayer les fonds des ports de Sète-Frontignan, Port-la-Nouvelle et du Grau-du-Roi. "Cette drague a été conçue pour pomper des sédiments à 32 mètres de profondeur", détaille Corentin Decaestecker. L'Hydromer pourra aussi réensabler les plages d'Occitanie sur demande de la Région. Le bateau peut transporter jusqu'à 1.500 tonnes de sédiments.

Sébastien Denaja est conseiller régional d'Occitanie. Il a pu assister à l'entrée de l'Hydromer dans le port de Sète-Frontignan depuis le pont de la drague : un moment d'émotion et une innovation mondiale dont il est fier.

"Le bateau et son équipage ont mis sept jours à arriver de Concarneau et ils ont subi des creux de six mètres à Gibraltar", décrit-il. C'est le temps qu'il a fallu à l'équipage pour mener le bateau de son chantier naval d'origine au quai Richelieu du port de Sète.

Le silence comme promesse

Le conseiller régional poursuit, "Ce qui est frappant, c'est ce silence à bord." Un silence à l'extérieur pour les riverains du port, un silence sous-marin, mais aussi un silence qui rend le travail à bord moins pénible. Cyrille Taioni est le directeur adjoint à la direction de la mer : "Les matelots qui vont parfois travailler une semaine d'affilée sans un pied-à-terre vont voir leurs conditions de travail s'améliorer nettement". Les dix personnels de bord ont même droit à des cabines. Elles étaient inexistantes sur le Cap Croisette, la précédente drague.

Mais avant de pouvoir prendre ses fonctions, 15 jours de tests sont prévus. Il faudra ensuite attendre un cadre légal spécifique pour utiliser l'hydrogène. Pour l'instant, aucune loi n'existe pour ce type d'embarcation.

"Nous discutons avec les autorités compétentes et imaginons une mise en service à l'hydrogène à l'automne 2025", annonce Cyrille Taioni. L'Hydromer émettra alors 20% de CO2 en moins que la précédente drague, soit 700 tonnes de CO2 non rejetées dans l'atmosphère.

Une innovation qui remplit le pari lancé par la région Occitanie en matière de transition écologique. "Si nous sommes des pionniers, nous espérons inspirer d'autres projets de ce type", souligne Sébastien Denaja.