Des étudiants dénoncent une répression policière abusive lors d'une manifestation à Béziers, un recours est envisagé
Une trentaine de militants Solidaires et CGT ont manifesté ce jeudi devant le Palais de Justice de Béziers pour soutenir deux adhérents. Ces derniers étaient poursuivis pour détention de bombes lacrymogènes. Ils ont l'intention de déposer un recours pour dénoncer leur arrestation le mois dernier.
Deux hommes de 20 et 36 ans ont été condamnés ce jeudi à une amende de 300 euros par le tribunal de Béziers après avoir été retrouvés en possession d'une bombe lacrymogène lors de la manifestation contre l'extrême droite organisée le 23 avril 2024 dans la capitale Biterroise.
Ces adhérents de Solidaires Etudiants et Précaires Solidaires, originaires de Montpellier et Carcassonne, avaient été interpellés avec quatre autres personnes alors que le rassemblement touchait à sa fin. Mais ils sont les seuls à se retrouver devant le tribunal en raison de cette bombe considérée comme une arme classée en catégorie D. Si la vente est libre (sauf pour les mineurs), le transport est interdit sauf motif légitime.
Au-delà des faits qui sont reconnus par ces derniers, ils dénoncent les moyens et la méthode utilisés pour cette interpellation. Une arrestation illégitime déplore Mathilde VIDAL, du syndicat Solidaires Béziers, présente ce jeudi devant le tribunal avec une trentaine de militants et soutiens
"Plusieurs jours d'ITT pour des camarades dans le cortège "
Une partie des étudiants interpellés avaient le visage masqué (des masques chirurgicaux sur le nez). Et ce n'est qu'ensuite, que les bombes lacrymogènes auraient été retrouvées lors d'une fouille des sacs. Ils sont arrivés d'un coup déplore l'un des jeunes condamnés.
"Pourquoi cette arrestation ? On est Solidaires, un syndicat antifasciste. Nous sommes dans un contexte politique de répression. Il n'y avait aucune raison de nous charger. C'était très pacifique. Il y avait avec nous, des vieux et des enfants. On ne comprend vraiment pas"
Solidaires envisage de porter plainte. Le jour de l'interpellation, de nombreuses vidéos ont été réalisées par des témoins. Le syndicat les rendra publiques dans les prochains jours au cours d'un point presse. Les images parlent d'elles-mêmes assure à France Bleu François Le Bris, la représentante biterroise.
La CGT, à l'origine de ce rassemblement contre l'extrême droite, dit avoir du mal à comprendre cette charge policière. "On va vu quelques films lorsque les jeunes ont été encerclés confie Julien Rader, le représentant local. Il y avait deux, trois gamins qui avaient le visage masqué, des masques chirurgicaux, mais il n'y avait pas mort d'homme. Ils ont voulu s'en prendre à des jeunes antifa qui étaient masqués.
"Il n'y avait aucune raison pour que les forces de l'ordre interviennent" - CGT
"La charge policière était d'une violence disproportionnée " -Étudiants
Jasmin et Lilian étaient tous les deux dans le cortège : "Nous sommes l'un et l'autre syndicaliste et on ne prône pas la violence. La manifestation était pacifique. Il n'y avait aucun dérapage. Il n'y avait en apparence aucune raison d'une charge policière. Les CRS ont chargé le cortège sans que l'on ne comprenne pourquoi.
Ils nous ont poussés dans une rue adjacente dans laquelle il y avait déjà une voiture de police. C'était prémédité. Nous nous sommes retrouvés encerclés sans comprendre pourquoi. La police reprochait à certains d'avoir le masque. La charge policière était d'une violence disproportionnée avec des camarades plaqués contre des vitres et au sol".
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