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Sécurité dans les établissements scolaires : Nicole Belloubet annonce le déploiement "d'une force mobile nationale"

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Après avoir suspendu la messagerie des espaces numériques de travail, la ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet annonce ce vendredi le "déploiement d'une force mobile nationale" pour assurer la "sécurité physique" des établissements scolaires menacés.

Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale le 13 mars 2024 à Paris. Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale le 13 mars 2024 à Paris.
Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale le 13 mars 2024 à Paris. © Maxppp - TERESA SUAREZ

Alors que des dizaines de collèges et de lycées du pays sont la cible de menaces d'attentats envoyées le plus souvent via la messagerie des espaces numériques de travail, la ministre de l'Éducation nationale a annoncé ce vendredi le "déploiement d'une force mobile nationale" qui "pourra être projetée dans les établissements qui connaitraient des difficultés", et assurer leur "sécurité physique". Cette "force mobile scolaire destinée à rassurer les enseignants et les équipes éducatives", a ajouté Nicole Belloubet depuis Bordeaux, sera mise en place à la rentrée de septembre 2024.

La ministre a rappelé qu'il existe déjà "au niveau académique des équipes mobiles de sécurité", un dispositif créé en 2009 et qui dépend des rectorats*.* Mais "lorsque ces équipes académiques sont mobilisées et qu'il y a besoin de répondre à une situation critique particulièrement, je pourrai projeter l'équipe nationale", a-t-elle expliqué.

Cette équipe nationale sera composée "de CPE, des personnels qui viendront aider les chefs d'établissement" et comptera "une vingtaine de personnes pour commencer", a précisé la ministre. Elle pourra être mobilisée "pendant un temps, qui pourra être de trois semaines, un mois, le temps que la situation se stabilise, s'il y a une situation de crise" et "aura une mission de sécurité à l'intérieur de l'établissement, d'apaisement et de pédagogie", a indiqué l'entourage de la ministre.

"L'État se portera systématiquement partie civile"

"Désormais, l'État se portera systématiquement partie civile lorsqu'une plainte sera déposée", a également prévenu la ministre de l'Éducation nationale. "Lorsqu'il y a des actes de cybermalveillance ou des actes d'attaques physiques, l'État doit pouvoir demander réparation pour l'école", a-t-elle ajouté.

"Les écoles subissent des dommages matériels, nous le voyons avec les ENT, les écoles et leurs enseignants subissent des dommages psychologiques et moraux, des dommages qui méritent réparation. Et c'est ce que nous ferons désormais. L'État portera plainte, l'État demande justice et l'école obtiendra réparation".

La ministre avait annoncé jeudi "suspendre" la messagerie dans tous les espaces numériques de travail (ENT) des établissements scolaires, après les menaces visant les collèges et lycées ces derniers jours.

Les syndicats partagés

"C'est un engagement fort de la part de la ministre et du gouvernement", a salué Olivier Beaufrère, secrétaire national du SNPDEN-Unsa, le principal syndicat des chefs d'établissement. "Une position forte", a assuré le secrétaire national du principal syndicat regroupant les chefs d'établissements, qui attend de voir comment cela "va se mettre en œuvre".

"Ça ne répond pas" aux agressions qui se déroulent hors des établissements scolaires, a en revanche estimé sur franceinfo Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-UNSA. "On a besoin aussi d'avoir d'autres éléments qui nous permettent de rassurer les personnels et d'assurer leur sécurité en dehors de l'établissement", a-t-elle souligné. La syndicaliste a rappelé que Gabriel Attal avait déjà pris cette mesure après l'assassinat de Dominique Bernard à Arras.

Selon Élisabeth Allain-Moreno, la ministre est pleinement consciente des difficultés relatives aux "attaques que subissent l'école", et "la nécessité de protéger les personnels et avant tout de les rassurer". Toutefois, juge la syndicaliste, il va falloir que les dispositifs qui seront mis à l'œuvre soient "discutés", car "c'est souvent dans l'absence de coordination et les difficultés de mise en œuvre que l'on peut rendre des choses inopérationnelles et donc peu efficaces".

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