Réforme du choc des savoirs : manifestation devant le futur collège en centre-ville de Nantes

Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées mercredi midi devant l'ancien lycée Vial, à Nantes, qui sera transformé en collège à la rentrée prochaine. Il accueillera des élèves de trois établissements appelés à fermer : Guist'hau et Jules Verne, en centre-ville, et Rosa Parks, collège classé REP+ dans le quartier du Breil. L'objectif, c'est de favoriser la mixité scolaire.

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Une belle idée, selon les manifestants, mais qui échouera à cause de la réforme en cours. La création de groupes de niveau, en français et en maths, risque de refléter les inégalités sociales. La rue du 14 juillet, où se trouve le futur collège, est en travaux et les manifestants ont installé leurs banderoles sur les barrières qui protègent le chantier. On peut y lire "groupes de niveau = tri social".

"On va recréer des petits collèges dans le collège qu'on a mixé"

Pour Hélène, dont le fils est en 6ᵉ, cette réforme est incompréhensible dans un collège où on veut justement plus de mixité : "Du coup, on va recréer des petits collèges dans le collège qu'on a mixé. Je ne comprends pas. L'idée, c'est justement de mélanger les enfants quelle que soit leur origine et quel que soit leur niveau dans les fondamentaux que sont les maths et le français."

La majorité des manifestants sont enseignants mais on compte aussi quelques parents. À en croire Marion, dont les enfants sont scolarisés en centre-ville de Nantes, la plupart ne se sentent pas concernés : "Je pense que c'est le niveau social qui joue là-dedans. Moi, l'école où vont mes enfants, il y a une très grande fuite vers le privé à l'issue de l'école primaire. Je pense que des parents se disent 'peu importe, mes enfants iront de toute façon au collège privé'."

"Je tiens à ce que mes enfants ne restent pas dans un entre-soi qui est appauvrissant"

Laurent, parent d'un garçon en 6ᵉ au collège Jules Verne, est, lui, un fervent défenseur de la mixité scolaire :  "Je tiens à ce que mes enfants rencontrent des enfants différents et ne restent pas dans un entre-soi qui est appauvrissant". Et pourtant, de lui-même, il avoue être parfois tiraillé entre ses convictions et le quotidien : "On essaie d'avoir un œil de chaque côté, à se demander si on ne bascule pas trop du côté du parent soucieux en oubliant le côté vivre ensemble, citoyen."

Un nouveau rassemblement parents-profs contre la réforme du choc des savoirs est annoncé samedi à Nantes. Comme la semaine dernière, à 10h30 au miroir d'eau.