Le "choc des savoirs" du ministre Gabriel Attal sévèrement jugé par les syndicats d'enseignants en Limousin

"Ce n'est pas un choc des savoirs mais un choc des annonces", pour Françoise Pineaud, secrétaire départementale du SNUIPP-FSU en Corrèze, syndicat enseignant du premier degré. Alors que le niveau des élèves français est en baisse, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal annonce, ce mardi, des mesures fortes pour l'école. Des mesures qui "ne son pas pertinentes" pour le SNES de la Haute-Vienne.

"Il y a quelque chose de choquant dans les annonces du ministre. Le fait d'imposer des manuels scolaires dès l'année prochaine en primaire en lecture et en mathématiques. Ils seront gratuits et laissent à penser qu'il n'y a qu'une seule méthode", note Françoise Pineaud du SNUIPP en Corrèze. "Imaginez dans quelles positions seront les professeurs quand ils iront demander aux municipalités d'autres manuels s'ils le souhaitent", dit-elle encore.

Pour l'enseignement secondaire, Gabriel Attal annonce des changements pour le collège et le brevet qui deviendra une porte d'entrée obligatoire pour intégrer le lycée. Et des groupes de niveau en français et en maths. "Le collège qui se dessine, c'est un collège qui prend acte des problèmes mais qui renonce a se mettre dans la perspective d'aider tous les élèves", note Marianne Corrèze, co-secrétaire du SNES-FSU en Haute-Vienne. "Ce qui est proposé va séparer les élèves, faire du tri en fonction de leurs résultats et quand je vois la société fracturée, je ne pense pas que cette forme de tri social soit de nature à surmonter cette crise", termine-t-elle.

Une plateforme numérique imaginée et testée en Limousin pour les mathématiques

Face au constat de la baisse du niveau des élèves français notamment en mathématiques, plusieurs professeurs de l'académie de Limoges ont imaginé une plateforme numérique de travail qui a été testée de mars à octobre 2023 avant d'être généralisée en France dans la foulée. Plus de 900 établissements l'utilisent. Des exercices de niveau 6e à la terminale sont proposés sur cet outil, accessible aussi à la maison. Elle sera disponible à la rentrée prochaine pour les classes de CM1 et CM2.

"C'est une plateforme totalement adaptative qui ne met jamais les élèves en difficulté. Il n'y a aucune stigmatisation, si un élève est en difficulté alors on va lui proposer un exercice un peu plus facile pour le remettre en confiance. Tout ce qui est proposé a été programmé par le professeur en amont", explique Philippe Arzoumanian, doyen des inspecteurs de l'académie de Limoges, ancien professeur de maths et un des concepteurs. Les professeurs ont en tout cas accès aux réponses des élèves et cela leur permet de s'adapter et imaginer leurs prochaines séances.