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Haute-Savoie : "on compte 130 professeurs des écoles non remplacés par jour dans le département, c'est catastrophique"

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Il n'y a jamais eu autant de professeurs des écoles non remplacés en Haute-Savoie. Le Snuipp-FSU parle de 130 non-remplacements chaque jour dans les écoles primaires du département. Un chiffre vertigineux dénoncé par le syndicat.

Le Snuipp-FSU de Haute-Savoie s'inquiète de la dégradation des conditions de travail des enseignants remplaçants dans le département Le Snuipp-FSU de Haute-Savoie s'inquiète de la dégradation des conditions de travail des enseignants remplaçants dans le département
Le Snuipp-FSU de Haute-Savoie s'inquiète de la dégradation des conditions de travail des enseignants remplaçants dans le département © Radio France - Lionel Vadam

"Jamais la situation du remplacement dans les écoles primaires n’a atteint un point aussi critique en Haute-Savoie". C'est avec ces mots que le Snuipp-FSU commence son communiqué diffusé ce mardi. Le syndicat parle de 130 non-remplacements chaque jour dans les écoles primaires du département.

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"Nos collègues remplaçants sont en grande souffrance"

Ce manque d'enseignants a des conséquences sur les conditions de travail des remplaçants et sur la qualité de l'enseignement. Philippe Domergue, co-secrétaire départemental du SNUiPP-FSU 74, parle d'une situation jamais vue en Haute-Savoie. "La situation est catastrophique. On a un nouveau dispositif qui est mis en place par notre administration. La veille ou le jour même, on demande à des remplaçants affectés sur des contrats longs (de plusieurs semaines ou de plusieurs mois, souvent jusqu’à la fin de l’année scolaire) de quitter leur classe et d’aller faire un remplacement d’un jour ou deux dans une école jugée prioritaire. Cette situation s’est vue à Saint-Paul-en-Chablais, Larringes, Novel à Annecy, et Saint-Jorioz."

Et Philippe Domergue d'ajouter : "ces remplaçants sont d'une certaine façon titulaires de leur classe, c'est à dire qu'ils montent des projets pédagogiques, des sorties, des rendez vous avec des parents, et du jour au lendemain, on leur enlève leur classe pour aller faire ce qu'on appelle un remplacement en urgence pour une petite école, par exemple une école de deux classes qui aurait un enseignant absent. Donc c'est sur que c'est compliqué de répartir les élèves dans ce cas là, mais vous imaginez bien la grande souffrance que ça crée pour nous nos collègues remplaçants et pour le service public d'éducation !"

"Nous sommes des variables d'ajustement"

Benjamin Lombard est professeur des écoles remplaçant en Haute-Savoie depuis cinq ans. Il constate que la situation ne cesse de se dégrader. "On est envoyés à un endroit et puis finalement, il y a un besoin ailleurs, donc on est déplacés. On voit qu'on est un peu une variable d'ajustement en fonction des besoins sur un secteur. J'ai déjà eu un remplacement qui avait été programmé et finalement à 8h10, dix minutes avant que les élèves arrivent, on m'appelle pour m'envoyer dans une école où il n'y avait qu'une seule classe qui est prioritaire par rapport à une grosse école", s'indigne Benjamin Lombard.

Ce professeur des écoles explique que "cette situation-là ne serait pas arrivée si nous étions un nombre suffisant de remplaçants dans le département. Et même les remplacements qui sont prévus, par exemple des collègues qui sont en congé maternité, elles savent très bien que les premières semaines, il n'y aura personne dans leur classe. Ce sont des situations qu'on ne voyait pas du tout auparavant."

Le Snuipp-FSU estime qu'il manque plus de 200 enseignants dans les écoles primaires de Haute-Savoie, titulaires ou remplaçants, pour qu'il y ait un professeur devant chaque élève. Contactée par nos soins,  la Direction des services départementaux de l'éducation nationale de Haute-Savoie, n'avait pas répondu à nos sollicitations ce mardi soir.

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