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Enseignement : des "modules numériques" au collège et au lycée pour pallier certaines absences de professeurs

Par
  • France Bleu

Fin juillet, Emmanuel Macron a promis "un professeur devant chaque classe" à la rentrée. Mais alors qu'approche le mois de septembre, cet engagement d'un remplacement systématique des professeurs absents ne semble pas garanti. Dans certains cas, les élèves devront suivre des modules numériques.

Les élèves de collèges et lycées pourront suivre des modules numériques quand un de leur professeur sera absent moins de 15 jours (Illustration) Les élèves de collèges et lycées pourront suivre des modules numériques quand un de leur professeur sera absent moins de 15 jours (Illustration)
Les élèves de collèges et lycées pourront suivre des modules numériques quand un de leur professeur sera absent moins de 15 jours (Illustration) © AFP - Emeric Fohlen / NurPhoto

Y aura-t-il vraiment  "un professeur devant chaque classe" à la rentrée comme le promet l'exécutif depuis plusieurs semaines ? Fin juillet, lors d'une interview télévisée, le président de la République Emmanuel Macron avait glissé cette petite phrase alors que le non-remplacement des professeurs absents créé des difficultés au sein de l'Éducation nationale. Mais la promesse est non-tenue selon les syndicats d'enseignants. En cause ? Un décret paru début août au Journal officiel qui définit les nouvelles règles de remplacement, quand un professeur de collège ou lycée sera absent moins de 15 jours. S'il n'y a pas d'autre enseignant disponible pour le remplacer, les élèves pourront suivre des modules numériques.

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Des élèves derrière un écran

On ne parle pas ici de cours en visioconférence comme pendant les confinements. Il s'agit de modules en ligne, déjà existants. Les collégiens et lycéens pourront s'installer derrière des écrans, sous l'œil d'un assistant d'éducation appelé parfois plus officieusement "surveillant". D'après les syndicats d'enseignants et des personnels de direction, le ministère de l'Éducation nationale souhaite s'appuyer sur des modules du centre national d'enseignement à distance (CNED). Ces modules contiennent des textes, des vidéos ou encore des exercices comme des calculs ou des questionnaires. Gabriel Attal, le nouveau ministre de l'Éducation nationale, doit présenter les détails de ces nouvelles dispositions dans les prochains jours.

Un projet contesté par les syndicats

Ces modules numériques sont déjà très critiqués par les syndicats d'enseignants. Tout d'abord, car ces modules vont venir alourdir le planning déjà chargé des assistants d'éducation. Ils rappellent que les surveillants sont déjà peu nombreux, avec de nombreuses missions comme la gestion des entrées et sorties. Ils doivent aussi gérer les heures de permanences entre deux cours, ces périodes dans une journée durant lesquelles les élèves doivent étudier ou effectuer leurs devoirs. "Des surveillants n’auront sans doute pas les moyens d’aider tous les élèves" ajoute Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, ce vendredi sur franceinfo, qui estime que "la responsabilité est renvoyée sur nos collègues surveillants". De plus, pour assurer ces modules numériques, il faut du matériel informatique. Or, les équipements sont limités dans la plupart des collèges et lycées, assurent les syndicats.

Selon Sophie Vénétitay, "c’est toujours mieux d’avoir des élèves dans l’établissement que devant la grille du lycée ou du collège" mais ces exercices en ligne ne valent pas un cours donné par un professeur : "Le ministère nous avait promis avoir tiré les leçons de l’enseignement à distance, or ce n'est pas le cas. Tout ça parce qu’il n'est pas en mesure d’effectuer des remplacements. Je salue la constance du gouvernement à être dans un discours hors-sol par rapport à la réalité" s'agace la syndicaliste. "Mettre des élèves devant un écran, nous avons testé pendant le Covid. Tous les élèves ne sont pas à l’aise. Il y a parfois besoin d'autonomie que certains n’ont pas" alerte la professeure de sciences économiques et sociales. Selon elle, les contenus ne sont pas en cause, ils sont "de qualité". Sophie Vénétitay se demande "plutôt ce que ça va apporter aux élèves".

Les syndicats préconisent donc de recruter des professeurs pour remplacer plus facilement les absents. "De nombreux contractuels seront en poste à la rentrée", avait affirmé fin juillet Emmanuel Macron, précisant que l'Éducation nationale "continue à recruter" des contractuels pour assurer la rentrée. Il avait aussi vanté "le pacte enseignant" qui va demander aux enseignants de remplir plus de missions en échange d'une meilleure rémunération, notamment en remplaçant leurs collègues absents.

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