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VIDÉO - Fermeture de la mine de la Houve : 20 ans après, la nostalgie est toujours là, pour les anciens mineurs

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Le 23 avril 2004, la dernière mine de charbon de France, celle de la Houve à Creutzwald, fermait. 20 ans après, si les bâtiments et chevalements ont été démantelés, les mineurs qui ont connu cette époque en parlent toujours avec nostalgie.

Les derniers mineurs de fond à la Houve en avril 2024 Les derniers mineurs de fond à la Houve en avril 2024
Les derniers mineurs de fond à la Houve en avril 2024 © Maxppp - Philippe Cherel

Un morceau de charbon noir : c'est ce qu'ont emporté, en souvenir, ces mineurs revenus du fond de la mine de la Houve de Creutzwald, qui a fermé définitivement le 23 avril 2004. En un siècle, on aura extrait ici plus de 100 millions de tonnes de charbon.

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La mine de la Houve en Moselle est la dernière à avoir fermé en France. De 2.000 mineurs, elle était passée à moins de 400 lors des dernières années. Des mineurs qui gardent aujourd'hui encore, 20 ans après la fermeture, l'émotion de ce travail au fond de la mine : difficile, mais aussi porteur de valeurs comme la solidarité et l'amitié.

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"La mémoire de toute une région"

Malgré un combat mené par l'association La Houve Demain pour tenter de préserver le site, tout a disparu. Philippe Clémence, ancien mineur et ancien président de l'association, qui habite encore aujourd'hui Creutzwald, reste nostalgique du combat perdu. "C'était quand même la mémoire de toute une région (...) Quand je monte là-haut, il y a toujours une petite nostalgie qui pointe. On se dit, en bas, il y avait du monde (...) Maintenant, on n'entend plus que le chant des oiseaux".

Un esprit de camaraderie

Les anciens mineurs comme Claude Mouillet, 81 ans, gardent surtout le souvenir de cet esprit de corps, cette camaraderie unique. Lui a passé plus de 30 ans à la Houve, au fond d'abord, puis en fin de carrière comme porion boutefeu (en charge des explosifs). Il se souvient avec beaucoup de malice de l'immense esprit de camaraderie entre mineurs qui régnait au fond. "On se donnait la main, c'était extraordinaire !".

Il raconte comment le lundi matin, il arrivait qu'on enferme dans une caisse celui qui n'était pas en forme après le week-end pour qu'il puisse dormir : "Tout le monde faisait son travail à sa place". Il se souvient aussi des fêtes de Sainte-Barbe (la fête des mineurs), que l'on fêtait le dernier jour de l'année à 1.000 mètres sous terre. "On ne pouvait pas allumer de feu au fond, alors chacun amenait de quoi manger, du poulet froid...".

Aujourd'hui, Claude est guide au musée de Petite-Rosselle, le Parc Explor Wendel. Il raconte son métier, alors que le patrimoine industriel de la Houve a disparu. Le chevalement a été détruit en décembre 2007, quelques années après les bâtiments, malgré le combat de l'association La Houve Demain.

La destruction du chevalement du site de la Houve à Creutzwald
La destruction du chevalement du site de la Houve à Creutzwald © Maxppp - Thierry Sanchis

Glück Auf !

Les anciens mineurs, comme Marcel König, utilisent encore cette expression typique du mineur. "Glück Auf !", c'était le salut avant de descendre au fond de la mine. Le mot signifie littéralement : "bonne chance pour la remontée". Car au fond de la mine, il y avait du danger. La dernière catastrophe minière en date, celle du puits Simon en février 1985, qui avait fait 22 morts est encore dans la mémoire des anciens.

Marcel se rappelle des dangers de la mine, les accidents collectifs, les coups de grisou, les coups de poussière, les inondations ou les éboulements. "Parfois, quand je vois d'anciens mineurs, je les salue, et je leur dis "Glück Auf !".

La salle des pendus de la Houve, où étaient suspendus les habits des mineurs partis au fond
La salle des pendus de la Houve, où étaient suspendus les habits des mineurs partis au fond © Maxppp - Philippe Cherel

La dernière mine de France

Aujourd'hui, il ne reste pas grand-chose du site, même pas le chevalement qui faisait la fierté des mineurs de la Houve, mais le site est un symbole : celui du glorieux passé minier en Lorraine. Avec ses 8 puits répartis sur 5 sites différents, on produisait ici près de 20.000 tonnes de charbon chaque jour. Le charbon était abattu à 1.000 mètres de profondeur, grâce à la haveuse Electra 2000, dans la veine Albert, la dernière exploitée. La dernière remontée a eu lieu le 8 avril 2004. Deux semaines plus tard, le site était définitivement fermé.

Le site de la Houve à Creutzwald et ses cinq sites de production

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