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EN IMAGES - Petites et grandes histoires de la mine de la Houve, vingt ans après sa fermeture

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Vingt ans après la fermeture de la mine de la Houve à Creutzwald, le 23 avril 2004, le souvenir de l'histoire de la mine en Lorraine est encore vivace. France Bleu Lorraine vous a compilé, dans cet article, des petites et grandes histoires de la dernière mine de charbon de Lorraine (et de France).

Le siège de la mine de la Houve à Creutzwald Le siège de la mine de la Houve à Creutzwald
Le siège de la mine de la Houve à Creutzwald © Maxppp - Philippe Cherel

La fermeture de la mine de la Houve à Creutzwald, le 23 avril 2004, fait partie de la grande histoire de la Moselle, de la Lorraine et de la France. Dans les années 60, avec l'arrivée du pétrole, le charbon français, moins rentable, est en déclin. Il survit grâce à des aides de l'État. En 1994, la signature du pacte charbonnier acte définitivement la fermeture des mines en France dans les dix années suivantes. Celle de la Houve sera la dernière.

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Vingt ans après cette fermeture, le charbon lorrain est un lointain souvenir, mais ce qui a fait la vie du mineur et de la dernière mine de France reste dans les mémoires et dans le patrimoine de notre région. France Bleu Lorraine vous propose des petites et grandes histoires de cette mine de la Houve.

Des invités dans la mine

Il y a 20 ans, lors de la fermeture de la mine, les HBL, les Houillères du Bassin de Lorraine avaient, durant les dernières années, accueilli de nombreux visiteurs. Des élus, des personnalités de toute sorte. Les journalistes étaient évidemment conviés. Il fallait pour l'occasion s'équiper de matériel spécial, homologué pour ne pas provoquer d'étincelle. Pour l'occasion, une radio allemande avait prêté à France Bleu Lorraine, un enregistreur spécial.

Le reportage au fond de la mine d'Anaïs Feuga, journaliste lorraine, est a réécouter dans cet article.

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Le jour de la dernière remontée

Si l'histoire retient la date de la fermeture, celle de la dernière remontée a eu lieu une dizaine de jours avant. Le 8 avril 2004 est en réalité la journée de l'ultime descente pour les mineurs. C'est ce jour-là que la haveuse "Electra" a effectué sa dernière passe. Les mineurs sont descendus une dernière fois au fond. Le photographe Jacques Grison, auteur de nombreux ouvrages sur les mineurs, a immortalisé en photo cet instant devant le chevalement. Ils ne sont plus que 375. À la grande époque des mines, ils ont été jusqu'à 47.000 en Lorraine.

Les mineurs de la Houve dans la veine Albert avant la fermerure
Les mineurs de la Houve dans la veine Albert avant la fermerure © Getty - Eric Bouvet

Les machines sont restées ensevelies au fond de la mine

Durant des années, il avait fallu descendre pièce par pièce tout ce qui était nécessaire au fonctionnement de la mine, afin de reconstituer les machines au fond. En revanche, lors de la fermeture, rien n'a été remonté au jour (à part quelques souvenirs des uns et des autres). L'ensemble du matériel est resté enfoui à 1.000 mètres sous terre, enseveli dans la Veine Albert. Une seule haveuse Electra a été sauvée : elle est visible encore aujourd'hui au Parc Explor Wendel de Petite-Rosselle.

Les mineurs de la Houve accueillis dans le journal de Jean-Pierre Pernaut

En 2004, lors de la fermeture de la Houve, les mineurs montent à Paris et font le tour des plateaux de télévision. La délégation composée de quatre mineurs se retrouve donc sur le plateau de l'emblématique présentateur du journal de 13h de TF1, Jean-Pierre Pernaut.

Jean-Marie Schmitt, ancien mineur, se souvient de ce moment avec émotion"On a vu Monsieur Pernaut dans son bureau. J'étais tellement heureux de le voir, j'étais comme un gamin ! Pour vous dire le culot que j'ai eu : quand il est venu nous saluer, je l'ai serré ! Il était étonné de voir ça, mais je lui ai dit - écoutez, j'ai l'impression que je vois quelqu'un que je vois tous les jours, vous êtes de ma famille ! - Et on s'est serré tous les deux !".

Glück Auf !

Le salut des mineurs est connu de tous quand on habite en Moselle, mais pas forcément en dehors de la région lorraine. Ces quelques mots signifient "bonne chance pour la remontée". Les mineurs se saluaient ainsi en Moselle, mais aussi dans les mines allemandes, avant de descendre au fond.

La mémoire des mineurs de Moselle a eu sa comédie musicale

Il existe aujourd'hui encore un musée des mineurs installé sur l'ancien carreau Wendel à Petite-Rosselle. Il permet de raconter l'histoire de la mine, les différents types de chantier, l'évolution des métiers et la modernisation des outils. La plupart des guides sont d'anciens mineurs qui peuvent expliquer aux visiteurs leurs conditions de travail de l'époque. On peut même visiter une ancienne mine reconstituée en surface, et monter dans la fameuse cage qui descendait les mineurs à 500 mètres de profondeur. "Une fois, une dame m'a dit qu'elle était claustrophobe et qu'elle préférait rester dehors. Je l'ai rassurée : on ne descend que de zéro mètre ! Certains sont déçus, ils auraient aimé descendre pour de vrai. Mais ça prouve que la reconstitution est fidèle !", raconte Marcel König, l'un des guides, qui a passé près de 25 ans aux HBL.

Au moment de la fermeture de la mine, un spectacle retraçant l'histoire de la mine racontait l'histoire des mineurs : "Les Enfants du Charbon". La majorité des comédiens étaient des amateurs, et pour beaucoup, d'anciens mineurs.

D'où vient le nom de la mine de la Houve ?

La Houve tient son nom de la forêt située juste à côté de la mine. On parle de "la Houve", mais l'ensemble de l'exploitation comprenait cinq sites sur lesquels étaient installés huit puits : certains dédiés aux personnels, d'autres à l'extraction du charbon, d'autres encore comme puits d'aérage.

En Lorraine, on a compté 58 puits au total répartis sur différents sites.

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Le puits des records

Cent millions de tonnes de charbon ont été extraites du sous-sol de la Houve depuis son ouverture en 1895. Un huitième du charbon lorrain provient du site implanté à Creutzwald. L'Electra 2.000, la haveuse utilisée jusqu'au jour de la fermeture du puits de la Houve, pouvait extraire jusqu'à 20.000 tonnes par jour.

La haveuse Electra, fierté des mineurs de la Houve, pouvait extraitre jusqu'à 20.000 tonnes de charbon par jour
La haveuse Electra, fierté des mineurs de la Houve, pouvait extraitre jusqu'à 20.000 tonnes de charbon par jour © Maxppp - Thierry Sanchis

Que reste-t-il des chevalements en Moselle ?

Le chevalement de la mine de la Houve a été détruit en décembre 2007, quelques années après les bâtiments. Il reste tout de même des traces de l'époque minière, et notamment des chevalements en Moselle-Est. En 2024, on dénombrait encore 15 chevalements visibles, dont huit considérés comme remarquables et inscrits aux Monuments historiques.

La destruction du chevalement de la Houve
La destruction du chevalement de la Houve © Maxppp - Thierry Sanchis

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