Les Grands Buffets restent à Narbonne : "Un soulagement et une ambition pour le territoire", selon le maire

Face à la presse, ce mercredi, le maire de Narbonne Bertrand Malquier et le patron des Grands Buffets Louis Privat ont détaillé le projet de travaux à L'Espace de Liberté. L'établissement narbonnais y accueille une piscine, une patinoire, un bowling ainsi que Les Grands Buffets, le célèbre restaurant à volonté qui reçoit 400.000 clients chaque année et qui menaçait de déménager deux ans plus tôt.

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France Bleu Roussillon : Bertrand Malquier, vous êtes également le président de la Communauté d'agglomération du Grand Narbonne. Pour la ville et pour l'agglo, le fait que Les Grands Buffets restent finalement à Narbonne est une bonne nouvelle ?

Bertrand Malquier : C'est un soulagement, effectivement, et c'est une ambition pour le territoire puisqu'il y a un projet qui accompagne ce maintien des Grands Buffets sur le territoire du Grand Narbonne.

Le gérant du restaurant, Louis Privat, était en conflit avec l'ancien maire Didier Mouly. Qu'avez-vous dit à Louis Privat pour qu'il décide de rester à Narbonne ?

Nous avons beaucoup travaillé. On a coécrit un scénario, on s'est projetés sur les vingt ans à venir pour faire gagner notre territoire tout en maintenant les intérêts privés de Louis Privat et en développant L'Espace de Liberté. Ce qui était pointé du doigt par Louis Privat (les infiltrations d'eau dans les toitures, les problèmes de climatisation, la panne d'ascenseur pour les clients handicapés) a été réglé. Et le projet global a été voté la semaine dernière à l'agglomération. C'est un projet qui va représenter un investissement de 20 millions d'euros, avec comme objectif de réaliser le premier site de loisirs d'Occitanie avec 800.000 visiteurs par an.

Les Grands Buffets veulent aussi s'agrandir de 2.000 m², mais on du mal à imaginer que vous puissiez encore agrandir ce restaurant, au sein de L'Espace de Liberté...

D'un point de vue urbanistique et fluidité des publics, tout a été calibré et il y aura, en plus, un salon de thé glacier sur 400 m² et une grande épicerie qui sera une fin de parcours de l'expérience des Grands Buffets. On y trouvera tous les produits régionaux, et même des produits catalans.

Dans le projet qu'évoquait le patron il y a quelques mois, il était question d'un hôtel, avec une centaine de chambres. Ce projet est-il abandonné ?

Ce projet d'hôtel ne verra pas le jour. Ou, du moins, ce projet-là. Mais celui qui verra peut-être le jour dans les années à venir, c'est un projet de quelques chambres sur un modèle très haut de gamme, pour les clients des Grands Buffets. Mais ce n'est pas prévu pour demain. Il y a une offre hôtelière actuellement à Narbonne qui est déjà présente, un peu sous dimensionnée, certes. Nous avons d'ailleurs un projet du côté de l'Arena, vers l'avenue Hubert Mouly, où nous envisageons de construire 100 chambres hôtelières.

Le projet d'agrandissement des Grands Buffets va donc coûter 20 millions d'euros. Comment cela va-t-il être financé ?

L'équipement date de 1989. Il est aujourd'hui vieillissant. Il faut complètement le remettre au goût du jour, avec des travaux d'économie d'énergie, des travaux de refonte esthétique. Ça va être financé sur le budget d'investissements de l'agglomération. À cela, s'ajoutent trois millions d'euros puisque le Grand Narbonne est propriétaire des murs de L'Espace de Liberté et des murs des Grands Buffets. Et c'est une opération neutre fiscalement pour le contribuable ; les trois millions d'euros qui vont permettre d'agrandir la coquille de la partie privative sont donnés à bail à Louis Privat et aux Grands Buffets, et le loyer correspondra au montant emprunté de ces trois millions d'euros lissés sur une vingtaine d'années.

Les travaux devraient se terminer au début de l'année 2026. Prévoyez-vous également d'agrandir le parking ?

Aujourd'hui, la réalité, c'est entre 350.000 et 400.000 visiteurs chaque année aux Grands Buffets, 300.000 pour la partie patinoire, bowling et piscine. Le parking est dimensionné, il ne rencontre pas de problématique particulière. Le parking sera revu à partir de 2026, mais pas en l'agrandissant, plutôt en le végétalisant. En fait, le parking aujourd'hui est un peu suranné. Beaucoup de goudron. On va le végétaliser, parce que c'est important pour l'image de notre territoire.

Tout cela va-t-il créer des emplois ?

Sur la partie Grands Buffets, il y a des emplois directs : 30 emplois prévus pour la partie grande épicerie et la partie glacier, salon de thé. Et il y aura forcément dans ce nouveau cocon de loisirs des emplois publics également pour la partie Espace de Liberté.

On parle beaucoup dans la région de sécheresse, de problématiques d'accès à l'eau. Ce projet d'agrandissement n'est-il pas démesuré, dans ce contexte ?

Les piscines sont déjà existantes, nous n'agrandissons pas les bassins. Au contraire, dans le marché de conception et réalisation, nous intégrons aujourd'hui des critères qui sont durables, qui vont permettre de travailler sur le renouvellement de l'air, sur les économies d'eau, le recyclage de l'eau. Depuis deux ans, les piscines extérieures ne sont plus chauffées. L'hiver, on préfère les fermer par rapport à la déperdition énergétique.