Inflation alimentaire : pour faire baisser les prix, les grandes marques promettent surtout des promotions
Les produits alimentaires de grande marque vont voir leur prix baisser dans les trois prochains mois, mais surtout grâce à des opérations promotionnelles. C'est ce qu'a indiqué le président de l'Association nationale des industries alimentaires, Jean-Philippe André, sur franceinfo ce jeudi matin.
Alors que l'inflation commence à ralentir, les premières baisses de prix, très légères, commencent à apparaître sur les étiquettes de certains produits alimentaires de marques distributeur et de premiers prix. Les industriels qui fabriquent les produits de grande marque, appelés à renégocier avec la grande distribution par le gouvernement, affirment qu'ils vont aussi faire baisser leurs prix dans les trois mois à venir, mais surtout via des opérations promotionnelles. C'est ce qu'a indiqué Jean-Philippe André, le président de l'Ania, l'Association nationale des industries alimentaires, ce jeudi matin sur franceinfo.
Pas de baisse de prix générale, mais des promotions sur 200 à 300 produits
Le président de l'Ania a rappelé le cadre des négociations qui doivent reprendre entre les industriels et la grande distribution : les 45 plus grandes entreprises du secteur agro-alimentaire participent aux négociations. Sur ces 45 grands industriels, "90% ont répondu à l'appel de Bruno Le Maire", a indiqué Jean-Philippe André. "80% d'entre eux vont activer des leviers pour faire en sorte que les prix en rayon baissent sur leurs produits dans les trois prochains mois", a-t-il affirmé. "Mais sur ces 40 entreprises, la majorité ne peut pas baisser ses prix" de manière générale, car les cours des matières premières qui entrent dans la composition de leurs produits ne baisse pas, a indiqué Jean-Philippe André. "A part les produits composés de céréales, de volaille ou de café, dont les cours baissent, la grande majorité des industriels ne pouvaient pas baisser les prix", a-t-il poursuivi.
"Mais la plupart veulent appuyer la démarche du gouvernement, et s'engagent à faire des promotions", a-t-il dit. "Ils vont faire des promotions spéciales, qui auront un vrai impact sur les fonds de rayons" (c'est-à-dire les produits vendus sans promotions dans les rayons, ndlr). Ces promotions, qui seront donc ciblées sur certains produits et par définition éphémères, vont débuter en juillet et durer trois mois*,* a précisé Jean-Philippe André. Il assure que 200 à 300 référence de produits seront concernés dans les rayons des supermarchés.*" Les producteurs vont prendre sur leurs marges, et au final, cela correspondra à entre 7,5 et 10% de baisse des prix" *, a-t-il promis.
"On ne retrouvera jamais les prix d'avant-crise"
Mais "on ne retrouvera jamais les prix d'avant-crise, il faut le dire", a confirmé Jean-Philippe André. L'inflation alimentaire est de 14% selon les derniers chiffres de l'Insee, a-t-il rappelé. Selon les prévisions, "elle va baisser à 6 ou 7% d'ici la fin de l'année". Mais quand on a une inflation à 6 ou 7%, on est toujours en augmentation, a-t-il rappelé. "On ne reviendra jamais à des prix d'avant-crise, d'avant-Covid, car tous les circuits économiques ont été chamboulés, les salaires ont été chamboulés, on ne reviendra pas aux prix de 2019, c'est certain", a-t-il insisté.
"Et puis, on va aussi être rapidement confrontés à d'autres sujets", a-t-il dit, évoquant les hausses de prix engendrées par la transition écologique et l'évolution des modes de consommation : "Vous, les consommateurs, vous allez vouloir des produits plus décarbonés, plus locaux, on va changer de paradigme", a-t-il dit.
Les ventes de produits de marque, jugés trop chers, en baisse
Alors que face à l'inflation, le volume des ventes des produits de marques nationales a baissé de 5 à 6%, contre 4% pour l'ensemble des produits alimentaires, Jean-Philippe André a reconnu que les consommateurs achetaient moins les produits de marque, à cause de leurs prix plus élevés. "Les grandes marques sont plus affectées que les marques distributeurs", a-t-il concédé.
"Il faut absolument aider" le secteur du bio
Interrogé sur la baisse des ventes des produits bio (- 9% en magasins spécialisés, - 5% dans la grande distribution), Jean-Philippe André a reconnu : "Le bio est au cœur de la problématique du consentement au prix. Beaucoup d'agriculteurs ont beaucoup investi, mais le premier critère d'arbitrage des consommateurs, c'est le prix", a-t-il rappelé. Jean-Philippe André demande aux autorités de les "accompagner intelligemment, sans doute aussi par des aides", et "de manière à ce qu'ils ne se désinvestissent pas, alors que massivement, la société veut du bio. Il faut arriver à à gérer ce passage difficile, il faut absolument les aider", a-t-il martelé.
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