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Inflation : le prix du panier France Bleu se stabilise, une première en huit mois

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  • France Bleu

La tendance au ralentissement de l'inflation, amorcée en mai, se confirme : pour la première fois, le prix du Panier France Bleu, en partenariat avec franceinfo et NielsenIQ, se stabilise, et n'augmente que de 15 centimes en un mois, sur un ticket de près de 110 euros. Quelques produits baissent.

Le prix du Panier France Bleu se stabilise en juin. Le prix du Panier France Bleu se stabilise en juin.
Le prix du Panier France Bleu se stabilise en juin. © Getty - 97

La dynamique engagée en mai se confirme : en juin, l'inflation a encore ralenti, c'est-à-dire que les prix continuent à augmenter, mais moins vite. Le prix de notre Panier France Bleu, en partenariat avec franceinfo et NielsenIQ, se stabilise : le ticket de caisse de nos 37 produits du quotidien (pâtes, riz, sucre, steaks hachés surgelés, conserves de légumes, eau de source, shampoing ou encore lessive) n'affiche "que" 15 centimes de plus qu'il y a un mois, à 109,81 euros, soit près de 110 euros, alors que le panier gagnait un euro par mois en moyenne ces derniers mois.

L'inflation du panier est de 16% sur un an, soit 0,75 point de moins que le mois dernier. Une tendance qui colle aux chiffres publiés par l'Insee vendredi : d'après l'institut de la statistique, les prix alimentaires ont augmenté en juin de 13,6% sur un an, mais leur progression a ralenti par rapport au mois de mai (+14,3% sur un an).

Le ralentissement se confirme

L'augmentation de 15 centimes du prix du Panier est donc très en-dessous de ce que nous avons constaté ces derniers mois : depuis la première édition en décembre, le panier gagnait un euro par mois environ, avec des pics à 1,50 et même un record à 2 euros en avril. On observe ce ralentissement pour le deuxième mois consécutif, après une amorce en mai. Sur certains produits du panier, on constate même des baisses de quelques centimes.

Mais ce reflux ne compense pas l'ampleur des hausses de ces deux dernières années. Par ailleurs, pour le quatrième mois de suite, les marques nationales augmentent toujours plus vite que les produits de marque distributeurs et les premiers prix, sur lesquels le ralentissement de l'inflation se confirme.

Le prix du Panier près de chez vous

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L'inflation ralentit, sauf dans le Sud-Est

Paris reste le département le plus cher de France, avec un panier à 131,77 euros, et la Vendée est toujours le département le moins cher, avec un panier à 103,77 euros. Certains départements dans lesquels l'inflation ralentissait le mois dernier voient les hausses de prix repartir à la hausse en juin. Un phénomène particulièrement présent dans le Sud-Est, avec les Hautes-Alpes, la Drôme, ou encore le Var. Dans la plupart des autres départements du pays, l'inflation ralentit.

Biscuits, huile d'olive, céréales : quelques prix en baisse

Preuve que la dynamique de ralentissement est enclenchée, certains prix du Panier ont baissé de quelques centimes entre mai et juin. C'est le cas du papier toilette premier prix, ou des biscuits chocolatés de marque. Mais si l'on regarde sur une période plus longue, entre avril et juin par exemple, ces baisses ne compensent pas les très fortes hausses de ces derniers mois. Par exemple, si le paquet de biscuits chocolatés perd effectivement 15 centimes depuis mai, on remarque qu'ils avaient augmenté de près de 45 centimes entre avril 2022 et mai 2023. "Il faut bien être conscient qu'on ne retrouvera pas les prix d'avant-crise, qu'on avait il y a deux ans", rappelle Emmanuel Cannes, expert inflation et prix chez NielsenIQ. Il note que la plupart des produits à la baisse sont les produits de marques distributeurs et premiers prix.

Voici quelques exemples de produits du Panier en baisse :

  • Les biscuits de marque (-15 centimes)
  • Le papier toilette premier prix (-14 centimes)
  • La bouteille d'huile d'olive de marque distributeur (- 6 centimes)
  • Le paquet de céréales premier prix (-6 centimes)
  • Le paquet de riz de marque distributeur (-2 centimes)
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L'inflation des premiers prix et marques distributeurs confirme son ralentissement

Pour la première fois, l'inflation de toutes les catégories de produits ralentit. Mais on remarque une disparité entre les marques nationales, dont la hausse des prix commence tout juste à ralentir après quatre mois de forte hausse, et les produits de marques distributeurs et premier prix, dont l'inflation ralentit beaucoup plus franchement (-2 points d'inflation sur un mois). Exemple avec le riz, dont la marque de distributeur est en baisse, alors que la marque nationale continue à augmenter, note Emmanuel Cannes, qui note le même phénomène sur le café ou la lessive. "On constate très peu de baisses de prix sur les marques nationales", explique l'expert.

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Un ralentissement marqué de l'inflation, mais la plupart des prix augmentent toujours

Il faut rappeler que le ralentissement de l'inflation ne signifie pas une baisse des prix, comme nous l'expliquions le mois dernier. On peut comparer ce phénomène à une voiture qui passe de 130 à 110 km/h sur l'autoroute : la voiture ralentit, mais elle continue à avancer. C'est le même effet sur les prix, qui continuent à augmenter, mais moins rapidement. Et comme on se compare à des prix qui étaient déjà très élevés il y a un an, après le début de la guerre en Ukraine, le ralentissement très progressif entraîne toujours une hausse des prix.

Pour les prochains mois, des baisses modérées à attendre

Emmanuel Cannes, de NielsenIQ, estime que l'inflation va poursuivre sa décrue, mais à un rythme très lent. Et surtout, les prix vont rester élevés : "Même si les matières premières fluctuent à la baisse, d'autres composantes rentrent dans la détermination du prix", explique l'expert : "bien entendu les salaires, qui ont augmenté, mais aussi les emballages par exemple. Sur la partie énergie, on est encore sur les négociations des anciens contrats, à prix très élevés. Tous ces facteurs ne repartiront pas à la baisse", insiste-t-il. "On ne pourra jamais retrouver les prix d'il y a un ou deux ans", rappelle l'expert.

Les négociations entre industriels et grande distribution peinent à reprendre

Autre facteur, les produits de grandes marques qui continuent à augmenter. Contrairement aux marques distributeurs et aux premiers prix, négociés tout au long de l'année par la grande distribution, certains produits de marque, comme les pâtes, continuent à voir leur prix augmenter, alors que les cours du blé baissent. "Ces produits sont toujours vendus avec les prix négociés en février", explique Emmanuel Cannes, "donc avant la baisse des cours des matières premières". Et le gouvernement a beau avoir forcé la main aux industriels pour qu'ils acceptent de renégocier en cours d'année, ces discussions prennent du temps. "Certains groupes ont engagé des renégociations, mais c'est un nombre très limité de fabricants, donc l'impact sur les marques est très mineur, on constate très peu de baisses de prix sur les marques nationales, appuie Emmanuel Cannes. Sur franceinfo le mois dernier, Dominique Schelcher, le PDG de système U, appelait les industriels à "passer de la bonne volonté dans les médias à la réalité dans les discussions".  Ce mardi sur franceinfo, Michel-Edouard Leclerc appelait le gouvernement à prendre un arrêté pour forcer les renégociations.

Emmanuel Cannes, lui, est sceptique quant à une reprise des négociations : "On arrive à l'été, et je ne vois pas comment une nouvelle négociation pourrait démarrer, hormis quelques exceptions. Ensuite, en septembre, on va quasiment rentrer dans le nouveau cycle des négociations pour l'an prochain", dont les discussions commencent plusieurs mois avant les accords conclus en février.

La semaine dernière, Jean-Philippe André, le président de l'Association nationale des industries alimentaires, l'Ania, expliquait sur franceinfo que les producteurs de grandes marques allaient surtout passer par des promotions pour faire baisser les prix. Une annonce en trompe-l'œil pour Emmanuel Cannes : "Les promotions concernent des produits très ciblés, très peu nombreux sur le nombre de références d'un supermarché, et ce n'est pas ça qui va entraîner une baisse générale des prix", résume-t-il.

Les dix produits qui ont le plus augmenté ces derniers mois, tous rayons confondus

Voici les 10 produits les plus inflationnistes, tous rayons confondus, donc hors panier France Bleu, en juin, dans chaque département.

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La méthodologie du Panier

France Bleu et franceinfo se sont associés au cabinet NielsenIQ, cabinet spécialisé dans le suivi de la consommation, pour établir ce panier. Sa composition répond à deux objectifs : être au plus proche de la consommation des ménages, avec un panier de produits alimentaires et d'hygiène du quotidien, et être le plus mixte possible dans sa composition, en mélangeant produits de marque nationale, produits de marques distributeurs et produits premiers prix.

Il y a une forte représentation dans notre panier des produits premiers prix et de marque distributeurs. Un choix expliqué par les tendances de ces dernières semaines : les Français se sont massivement tournés vers ces produits pour pallier l'inflation et s'ils restent encore bien moins chers que les autres, c'est aussi sur eux que la hausse des prix est la plus importante.

Chacun de ces produits a alors été rattaché à une des plus de 500 catégories de produits que surveille NielsenIQ, qui nous a fourni l'inflation moyenne de la catégorie sur le mois de février et le prix moyen du produit en France sur une période de quatre semaines, du 22 mai 2023 au 18 juin 2023.

L'inflation du panier a ensuite été obtenue en calculant la moyenne des inflations. Pour obtenir le prix du panier par département, nous avons appliqué au montant national l'indice des prix de chaque département.

Vous n'y trouverez pas de fruits et légumes frais, car la base de données à laquelle nous avons eu accès ne permettait pas de suivre les fruits et légumes en vrac.

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Les 37 produits du Panier France Bleu.
Les 37 produits du Panier France Bleu. © Radio France - Stéphanie Berlu/franceinfo

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