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"Des agissements malhonnêtes" : les réactions après la mise en liquidation judiciaire de la SFAM

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La SFAM a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris ce mercredi. Les élus du territoire mais aussi les représentants des consommateurs lésés par l'entreprise romanaise réagissent à cette décision lourde de conséquences.

Une des entrées de Hubside (groupe Indexia) à Romans-sur-Isère Une des entrées de Hubside (groupe Indexia) à Romans-sur-Isère
Une des entrées de Hubside (groupe Indexia) à Romans-sur-Isère © Radio France - Julien Raymond

Après la décision du tribunal de commerce de Paris et la liquidation de la SFAM, ce mercredi, les réactions à la chute de cette entreprise phare du paysage drômois, présidée par le controversé Sadri Fegaier, s'enchaînent. Trois cents emplois sont menacés sur le site de Romans-sur-Isère, des centaines de consommateurs réclamant le remboursement de prélèvements bancaires indus sont inquiets de ne pas recevoir leurs remboursements. Le tribunal n'a pas jugé recevable les garanties de remboursement qu'ont présenté les avocats de la SFAM. C'est l'URSSAF Rhône-Alpes qui assignait l'entreprise en justice.

  • Réaction de Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère

"Ma première pensée va aux salariés, à leurs familles, ensuite aux clients, certains se sont manifestés et ont fait état de ce qu'ils ont pu subir. Je pense aussi aux fournisseurs, dans le cadre d'une liquidation ils sont aussi concernés. J'ai une mention pour l'État, 11 millions et demi d'euros (la somme que réclamait l'URSSAF et qui a amené à la liquidation judiciaire) ce n'est pas une paille. On a toujours l'impression que les élus ont tout pouvoir, j'ai rencontré le chef de l'entreprise après avoir été alertée par des salariés, lors de notre entretien il s'était voulu rassurant".

  • Réaction d'Emmanuelle Anthoine, députée du Nord-Drôme

"Je pense aux centaines de salariés d’Indexia restés démunis et aux milliers de clients lésés par les agissements malhonnêtes de cette société. Après avoir reçu un représentant des salariés lundi 15 avril dernier, j'avais relayé les inquiétudes du personnel par courrier auprès de Monsieur le Ministre de l’Economie et de Monsieur le Préfet de la Drôme et directement auprès de Monsieur le Secrétaire général de la Préfecture".

  • Réaction de maître Emma Leoty, avocate de près de 600 consommateurs poursuivant la SFAM au civil

"C'est une décision catastrophique. Elle place mes clients en état de créanciers chirographaires, ça signifie qu'ils seront remboursés en dernier lieu, dans l'ordre des paiements, après l'URSSAF, après les fournisseurs, après les salariés. Mettre directement en liquidation judiciaire cette société prive mes clients d'une chance de remboursement direct par la SFAM, ou alors ils le seront d'une partie infime. L'entreprise est en état de cessation des paiements, ils ne peuvent plus compter sur un remboursement. Le système est horrible pour mes clients. Ce dossier est un véritable scandale, certains de mes clients étaient présents à l'audience, ils pleuraient, ils sont abattus."

"Il faut continuer à se battre. J'ai déjà assigné devant le tribunal judiciaire les entreprises ayant participé à la vente de ces polices d'assurance (FNAC-Darty notamment). Je pense par ailleurs que l'État pourrait faire un geste. Il y a eu une transaction pénale à hauteur de 10 millions d'euros en 2019 (amende après enquête pour pratiques commerciales trompeuses), il serait bien qu'il y ait des fonds débloqués pour permettre le remboursement du consommateur."

  • Réaction de Daniel Bidaud, vice-président de l'UFC Que Choisir

"Il est de plus en plus difficile de trouver une solution pour que les consommateurs lésés soient remboursés. Nous posons dans cette affaire la responsabilité des banques, mais aussi celles des entreprises qui ont commercialisé les contrats d'assurance. Ça pose question sur le contrôle des vendeurs. Il y a deux projets de lois pour réguler ce type de contrat d'assurance, nous appelons à ce qu'une loi soit votée, il faut réguler le secteur."

L'UFC Que Choisir conseille aux consommateurs lésés de se constituer devant le liquidateur (ils ont deux mois) pour faire valoir leurs créances. Ils peuvent aussi se constituer parties civiles pour le procès au pénal en septembre. Une fiche "faillite" d'entreprise existe sur quechoisir.org.

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