Dans le Calvados, les syndicats peinent à mobiliser pour le 1er-Mai

Les responsables syndicaux sont lucides : ce 1er-Mai ne sera pas marqué par de gros défilés dans les 270 manifestations annoncées dans toute la France. Déjà parce que la date tombe cette année pendant les vacances scolaires en Normandie. Mais aussi, et surtout, parce que le contexte social est différent : l'an dernier, la réforme des retraites avait été adoptée le 15 avril. Et le mécontentement avait gonflé les cortèges deux semaines plus tard. Les syndicats avaient revendiqué 40.000 personnes à Caen (16.300 selon la Préfecture).

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Ce 1er-Mai sera donc moins bruyant pour le gouvernement. “L'année dernière, nous avons vécu un mouvement historique avec la réforme des retraites”, se remémore Allan Bertu, le secrétaire général de la CGT dans le Calvados. Le gouvernement n’a jamais cédé, la réforme est entrée en application et l’opinion publique est moins braquée sur un sujet social brûlant. “Donc cette année, on va tenter de mobiliser sur les questions locales. On a des conflits en cours. Je pense à Webhelp qui a prévu un cortège intersyndical de 80 à 100 personnes qui seront mobilisés pour exprimer leurs revendications, c'est-à-dire ne pas travailler pour un SMIC à vie”, explique le leader de la CGT, qui tient aussi à porter le sujet de la paix dans le monde au cœur des discours de ce 1er mai 2024.

"On a un mouvement unitaire"

Quatre manifestations seront organisées dans le Calvados : à Caen, Lisieux, Vire et Bayeux. Pierrick Salvi, le secrétaire général départemental de Force Ouvrière, s’attend aussi à des cortèges clairsemés. “Il faudrait refaire l'histoire aux gens. Ce n'est pas la fête du travail le 1er-Mai, mais c'est bien une journée de revendication. Si le 1er-Mai existe, c'est parce qu'il y a des gens qui se sont battus justement parce que ce jour-là, il était fait pour qu'il y ait des augmentations de salaires qui soient mises en place”, déplore le responsable calvadosien de FO, avant d’enchaîner : “Ce qui est encourageant aujourd'hui quand même, c'est qu'on a un mouvement unitaire”.

Un constat partagé par Allan Bertu. “Les divisions, il était temps que ça se termine, les militants nous le demandaient ! Nous sommes sept syndicats réunis en intersyndicale pour ce 1er-Mai et nous nous sommes entendus sur une plateforme de revendications communes”. C’est pour l’instant l’héritage de la bataille perdue sur la réforme des retraites : des syndicats qui avancent toujours de front un an plus tard.