VIDÉO - Plusieurs découvertes après des fouilles archéologiques dans l'abbaye de Jumièges

Ils tentent de percer les secrets de l'abbaye de Jumièges (Seine-Maritime). Durant tout le mois d'avril 2024, six archéologues mènent des fouilles dans le sol de la partie la plus ancienne du site, l'église Saint-Pierre. C'est la troisième phase de fouilles en l'espace d'un an et plusieurs découvertes ont été faites.

Les restes du chevet mérovingien, un mur, un plan avec des petites niches sur les côtés de l'église mais aussi un squelette ont été découverts ! Agenouillée au dessus de la tombe, l'archéologue Laura Delaunay scrute les ossements.  "Je suis en train d'enregistrer toutes les positions des os car c'est avec tous ces éléments-là qu'on va pouvoir déterminer dans quelle position il a été inhumé et avec quelle structure : des vêtements, un linceul ou un cercueil." D'après ses constatations, il s'agit d'un homme inhumé dans un cercueil.

"D'après les textes, on sait que dans la chapelle dernière nous il y avait une inhumation d'un abbé. Quand l'édifice a été détruit, on sait qu'il a été réinhumé dans la nef, je pensais que ça allait être ce personnage mais d'après l'étude anthropologique c'est impossible qu'il ait été bougé. Donc pour l'instant je ne sais pas qui sait", indique l'archéologue. Ce squelette sera sorti de terre pour être analysé à Auxerre puis conservé à Rouen.

Des fouilles en vue de travaux

Les fouilles sont concentrées dans le cœur historique du site. "Nous avons des enduits peints du Xe siècle sur les élévations de l'église donc on a besoin de conserver ces éléments-là", soutient Caroline Dorion Peyronnet, conservateur en chef du patrimoine et chargé de mission scientifique pour les cités musées du département de la Seine-Maritime.

"Dans le cadre de développement du site, il y aura des travaux", indique-t-elle. Il est donc important de savoir ce qu'il a sous nos pieds. "Par exemple, si on doit faire une couverture pour mettre hors-eau et hors-vent l'église Saint-Pierre. Quand on fait des travaux, on fait des fondations donc on plante dans le sous-sol ce qui peut le détruire. Comme nous l'aurons étudié avant, il n'y aura plus de risque majeur à percer les sols." Les travaux n'interviendront pas avant 2028.