Pour le syndicat Modef, le projet de loi orientation agricole écarte l'agriculture familiale

Le Modef de Haute-Vienne s'est réuni ce mardi après-midi pour dénoncer un manque d'écoute du gouvernement envers les petites exploitations agricoles. Devant la préfecture de Limoges, les agriculteurs avaient réunis quelques panneaux et moutons le jour même où le projet de loi d'orientation agricole, réponse de l'exécutif à la colère paysanne entre en commission à l'Assemblée Nationale.

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Ils pointent du doigt une loi qui manque de mesures pour agir sur les revenus des agriculteurs. Les promesses d'action de l'État à ce sujet sont loin d'être tenues pour Jean-Paul, éleveur bovin à la retraite venu manifester, car rien n'a changé selon lui sur les exploitations depuis les manifestations agricoles massives du début d'année. "D'abord, la retraite à 1.200 euros que le gouvernement avait promis, on ne la voit pas. Il faut soutenir aussi mes camarades éleveurs qui sont dans la difficulté car ils ont besoin de prix rémunérateurs. Le problème aussi, c'est le manque d'agriculteurs, et pour qu'on installe des jeunes agriculteurs, il faut qu'il y ait un revenu conséquent."

Un projet de loi agricole qui oublie l'agriculture familiale

Pour le syndicat agricole ancré à gauche, si ça n'avance pas sur les exploitations c'est à cause de l'influence d'autres voix syndicale portant l'agriculture industrielle sur le projet de loi qui ne met donc pas l'accent à entretenir une agriculture diversifiée. "Le président de la République, lors du Salon de l'agriculture, avait avancé l'idée des prix plancher. Mais je vois que c'est quelque chose qu'il a totalement oublié à ce jour. Et la raison majeure qui fait qu'on en est très loin, c'est que la plume qui a écrit le projet de loi, est celle des représentants des grandes multinationales. Donc forcément que ça ne correspond pas aux besoins de l'agriculture familiale et paysanne." retient Christian Reigue, président du Modef de Haute-Vienne.

Les syndicats agricoles ont rendez-vous ce jeudi 2 mai avec le président de la République à l'Elysée pour une "réunion de travail" et discuter sur les "les perspectives de l'agriculture française et européenne". Le Modef espère pouvoir faire entendre sa voix.