"On n'en peut plus, on est usé financièrement, physiquement" : opération escargot des agriculteurs à Besançon
Les agriculteurs de la Coordination rurale de la Haute-Saône se sont à nouveau mobilisés ce samedi. Ils ont rencontré le préfet du Doubs, se sont rassemblés devant la Préfecture avant de partir en opération escargot dans Besançon. Ils veulent des actes concrets de la part du gouvernement.
40 tracteurs et une soixantaine d'agriculteurs dans le centre-ville de Besançon. Ils se sont rassemblés ce samedi midi devant la préfecture à l'appel de la la Coordination Rurale. A une semaine du salon de l'agriculture, les agriculteurs demandent au gouvernement des actes concrets et non plus des promesses dans le vent. Une petite délégation a d'ailleurs été reçue par le préfet du Doubs.
"Il nous a dit très clairement qu'il n'avait pas de pouvoir de décision, mais qu'il ferait remonter certaines choses : les difficultés de trésorerie, tout ce qui est complexité administrative... Ce qui pèse essentiellement aujourd'hui sur le monde agricole, c'est l'histoire du revenu" témoigne Pascal Fouin, agriculteur et vice-président de la Coordination rurale de la Haute-Saône.
Rencontre avec le préfet, barbecue et opération escargot
Les agriculteurs ont ensuite installé un grand barbecue devant la préfecture pour le déjeuner. Ensuite, ils ont embarqué dans leur tracteur pour une opération escargot dans toute la ville. "Mon père, il fait 60, 70 heures par semaine maintenant, j'en fais autant. On n'est pas rémunéré comme on devrait être rémunéré. Et honnêtement, on ne roule pas sur l'or. Moi, je gagne 1 500 euros net par mois" témoigne Victorien, un jeune agriculteur haut-saônois de 21 ans.
Il est salarié depuis deux ans seulement dans l'exploitation de son père mais déjà bien conscient des difficultés du monde agricole. C'est la première fois qu'il participe à cette mobilisation...et pas la dernière. "On essaie de maintenir la pression. Il faut qu'on soit écouté. Même si on met 8 heures à monter à Paris et bien on montera quand même" promet Victorien.
"Il n'y a plus d'avenir pour nos enfants"
D'autres se mobilisent depuis plus longtemps, depuis le début de la colère agricole. "Le message qu'on veut continuer à faire passer : on n'en peut plus. On est usé financièrement. On est usé physiquement. Il n'y a plus d'avenir pour nos enfants. On veut se faire entendre parce qu'on n'a plus rien à perdre" explique Frédéric Ferrand, membre de la Coordination rurale de la Haute-Saône.
"Les agriculteurs sont habitués à beaucoup d'adversité, à déployer beaucoup d'énergie pour arriver à un résultat. Donc là, les manifestations qui fatiguent en même temps que le travail, je crois que tout le monde est prêt à faire des sacrifices pour tenir, tenir bon. Je sens une mobilisation qui va tenir longtemps. Je n'ai jamais connu ça, mais je sens une volonté tellement forte que je peux dire maintenant, sans prétention, que ça va durer longtemps" conclue l'agriculteur.
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