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Accident de Labège, station de bus Jeanne-d'Arc, Muret express : Jean-Michel Lattes invité de France Bleu

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Cinq semaines après l'accident mortel survenu sur le chantier de la 3e ligne de métro à Labège, Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités et Ingénierie, était l'invité du quart d'heure toulousain pour faire le point sur cette enquête et sur le calendrier des différents travaux en cours.

Jean-Michel Lattes, Président de Tisséo Collectivités et Ingénierie
Jean-Michel Lattes, Président de Tisséo Collectivités et Ingénierie © Radio France - JMM

Jean-Michel Lattes a accordé une longue interview ce mardi 9 avril à France Bleu Occitanie. Accident mortel de Labège, indemnisation des commerçants impactés par le chantier de la ligne C du métro, station de bus Jeanne d'Arc fermée et Muret express, le président de Tisséo Collectivités a fait le point sur ces différents dossiers dans le quart d'heure toulousain. Interview.

France Bleu Occitanie : Que répondez-vous aux riverains qui vivent au cœur du chantier de la 3e ligne de métro, ceux de Port Saint-Sauveur notamment, qui subissent le bruit de 6h à 22h ?

À cet endroit, on fait en ce moment ce qu'on appelle la paroi moulée. Port Saint-Sauveur est un puits d'aération et d'évacuation, donc on fait la caisse de la structure dans laquelle on va ensuite creuser. Les parois moulées seront finies fin juin je crois. Il faut rappeler aux riverains, qu'on a sur tous les chantiers et en permanence, des médiateurs pour répondre à toutes les questions.

Combien de commerçants ont été indemnisés jusque là par Tisséo, pour la perte de chiffre d'affaire ?

Lors du dernier conseil syndical Tisséo, on a voté une vingtaine d'indemnités. Les commerçants viennent dès qu'ils veulent, nous avons une structure ouverte avec le tribunal administratif.

Les commerçants pénalisés, que France Bleu a rencontrés, disent que les indemnités mettent quatre mois à être versées. Pourquoi un si long délai ?

Il faudrait que vous m'envoyez ces commerçants là parce qu'on a des représentants des commerçants qui nous accompagnent et je crois que les indemnités se passent bien. On a voté plus de 300 mille euros d'indemnités lors du dernier conseil syndical, chaque commerçant qui le souhaite peut-être immédiatement reçu par quelqu'un de Tisséo Ingénierie pour son suivi. Donc je pense que cela va plus vite que les quatre mois que vous annoncez.

À quelle date précise du mois de mai la rue du Faubourg Bonnefoy rouvrira dans un sens de circulation ?

Ce sera fin mai, je ne peux pas vous donner le jour et l'heure. Mais on est en phase de fin de chantier, les choses progressent. C'est vrai que c'est pénalisant, mais qui se rappelle qu'à Esquirol il y avait un grand trou qui est resté ouvert pendant trois ans sans aucune voiture ? Depuis 30 ans, les gens prennent le métro à cet endroit-là et je pense qu'ils ont un peu oublié le grand chantier.

On ne vous a pas entendu en direct sur notre antenne depuis l'accident mortel de Labège survenu le 4 mars dernier lors duquel un ouvrier de 54 ans a perdu la vie. Pourquoi cette réserve ?

Pas en direct, non. Quand on a un accident comme ça, je trouve qu'humainement il est bon de laisser passer du temps. On est allés sur place, avec les élus, rencontrer les ouvriers sans médias parce qu'il me semblait que c'était la bonne façon de faire les choses. Ensuite, il y a trois enquêtes en cours : celle de l'inspection du travail, celle du Procureur de la République et l'enquête interne de Bouygues travaux publics. Ces trois enquêtes nous permettront d'y voir plus clair.

Cinq semaines plus tard, savons-nous pourquoi ce pont en construction s'est effondré ?

Quand les enquêtes sont en cours c'est un peu compliqué de répondre. Je ne suis ni ingénieur ni technicien, c'est Bouygues qui était sur ce chantier-là, on attend maintenant le résultat des enquêtes. Il y a plusieurs hypothèses qui vont être testées, ils vont même faire des simulations, c'est-à-dire qu'ils vont reconstituer une partie du pont pour voir comment les choses se passent. C'est en cours. Ce qu'il s'est passé, c'est que lors du montage du plateau, il y a eu un décrochage, reste à voir quelle est l'origine de ce décrochage. L'entreprise Bouygues était très très surprise par cet incident parce qu'elle a fait 140 ponts équivalents, sur une autoroute assez récemment, sans le moins problème donc c'est vraiment quelque chose qui normalement se passe bien.

Cette partie du chantier est gelée, le calendrier de la 3e ligne est-il impacté ?

Non, ça n'a pas d'impact. Nous avons 42 chantiers en cours et ce chantier de viaduc était en avance de phase. Bouygues nous garantit qu'il n'y aura pas de retards sur le chantier.

Vous êtes donc certain qu'on pourra monter dans cette ligne C fin 2028 ?

Je suis sur un calendrier qui n'a pas bougé d'une journée depuis plusieurs années maintenant. Il peut y avoir un incident de tunnelier, c'est imprévisible, mais à ce stade aucun retard prévu.

La grande station de bus de Jeanne d'Arc a été fermée hier, sa structure métallique est-elle menaçante ?

Avec les coups de vent qu'il y a eu, on a eu plusieurs incidents dont une plaque de polycarbonate - c'est un gros plastique - qui était sur le sommet et qui avait sans doute mal vieilli avec le soleil. On a donc sorti toutes les plaques de polycarbonate et à 17h hier la station a été rouverte. Il y a deux ans c'est la base des piliers qui avait rouillé, ce n'était pas la structure qui était en cause.

Allez-vous entièrement refaire cette gare de bus ?

Dans le projet d'évolution de la ville, Jean-Luc Moudenc souhaite en faire un jour une jolie place et ça pourra se faire après le lancement de la 3e ligne du métro, après 2028. Une réorganisation globale du réseau va se produire et sans doute que cette place [Jeanne d'Arc, ndlr] redeviendra une place piétonne.

Concernant les travaux de la Muret express qui entrainent de gros bouchons le matin et le soir au sud de Toulouse. Comment améliorer la vie des automobilistes pénalisés ?

On a mis en place un système d'alternat qui est géré sur place. C'est vrai que c'est une phase lourde en ce moment parce qu'on créé quelque chose qui n'existe pas encore, la jonction entre Muret et Toulouse avec un bus qui s'arrête peu et qui va très vite et pour cela il faut faire des couloirs de bus. Le chantier qui pose problème en ce moment c'est la création de ces couloirs. C'est toujours pareil, soit on ne fait pas de chantiers et rien ne se passe, soit on fait des chantiers et on améliore la vie des gens même si ponctuellement on a des phases qui sont difficiles.

Il est préférable d'emprunter l'A64 alors ?

Il faut gérer par des itinéraires bis, c'est vrai que c'est un endroit étroit. Je ne regrette pas ces chantiers, même s'ils sont pénalisants aujourd'hui, c'est pour du mieux plus tard. Une ville sans chantiers ça n'est pas terrible.

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