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Commémorations du 8 mai 1945 : "C'est aussi une victoire ! Ce n'est pas quelque chose de triste"

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Alors que les cérémonies ont lieu ce mercredi dans toute la France, Aline Simon, directrice de l'ONAC (office des anciens combattants) du Tarn-et-Garonne était l'invitée de France Bleu Occitanie.

(illustration)
(illustration) © Maxppp - Cedric JACQUOT

Quand on parle de mémoire, question pas si anodine : que commémore-t-on précisément en ce 8 mai ?

On célèbre la victoire des Alliés sur la barbarie, sur l'Allemagne nazie. C'est une commémoration, mais c'est aussi une victoire. En fait, ce n'est pas quelque chose de triste. On rend hommage évidemment aux morts, parce qu'il n'y a pas de victoire sans victimes malheureusement, mais c'est aussi un jour joyeux. Et j'espère que tout le monde sera nombreux autour des monuments aux morts pour célébrer cette victoire.

Mais est-ce que les Français n'ont pas tendance à oublier cette date, tout comme ils oublient peut-être encore plus le 11 novembre 1918 ?

Alors moi, je suis intimement convaincu que personne n'oublie rien. Je ne vois pas comment on peut oublier la seconde guerre mondiale, même quand on est jeune. Moi qui travaille à l'ONACVG, parmi les missions qui lui sont confiées, il y a le devoir de mémoire, le devoir de transmission de l'histoire aux jeunes générations. Et nous voyons à travers nos déplacements dans les collèges, dans les lycées, que la jeunesse n'oublie rien du tout. C'est au programme d'Histoire et c'est une belle jeunesse qui est très engagée. Donc non, je ne suis pas du tout pessimiste à ce niveau.

Donc cette mémoire, elle ne va pas se perdre ?

Ah non ! Enfin, en tout cas pour moi. C'est sûr que parfois dans des tout petits villages, il n'y a pas beaucoup de monde. Mais je n'ai jamais vu une cérémonie où il n'y avait personne. Il y a toujours des porte-drapeaux, il y a toujours des gens pour commémorer, pour se souvenir et aussi pour comprendre. Parce qu'on ne commémore pas pour commémorer, on commémore aussi pour comprendre pourquoi c'est arrivé et pourquoi on n'a pas du tout envie que ça advienne de nouveau.

Dans le Tarn-et-Garonne, vous avez créé une école de porte-drapeaux. Les élèves seront dans les villages ce 8 mai pour les cérémonies ?

Tout à fait. Ils seront là et ils seront heureux d'être là. Et c'est ça qui est important, c'est que ces jeunes, ce sont des jeunes qu'on n'a pas forcé. On ne les a pas poussés, on ne les a pas tirés.

On a créé cette école de porte drapeau à la demande des associations patriotiques, certes, dont les porte drapeaux sont parfois vieillissants. Mais on a aussi créé cette école de porte drapeau parce qu'on a senti qu'il y avait un souhait, il y avait une volonté des jeunes de s'engager.

Alors s'engager, ça veut dire donner de son temps, ça veut dire donner de son temps de sommeil, de loisirs, de repos pour la collectivité. Et réellement, il y a des jeunes. Alors, les jeunes qu'on a formés sur cette première session, le plus jeune avait treize ans et le plus ancien, mais ça reste jeune, avait 57 ans. Mais ces gens là se sont portés volontaires parce qu'ils avaient envie de donner quelque chose à la collectivité.

Mais ils ont un parcours familial, on va dire patriotique, avec des parents militaires ou pas forcément ?

Pas forcément. Parce que vous savez, la citoyenneté, elle nous appartient tous. On n'a pas besoin d'être militaire, d'être policier, d'être pompier pour s'engager, pour avoir envie d'appartenir ou se sentir appartenir à un groupe.

Le groupe, c'est notre essence, c'est notre citoyenneté. La citoyenneté, ça veut dire qu'on appartient à l'équipe France. Et bien ces gens là, ils appartiennent à l'équipe France, ils veulent porter le drapeau, ils veulent rendre les cérémonies plus belles.

Parce qu'une cérémonie, c'est très important, il faut qu'elle soit belle. Quand vous allez vous marier, vous n'avez pas envie qu'on vous jette une bague à la figure entre deux couloirs. Quand vous recevez une médaille, vous n'avez pas envie qu'on vous la donne au détour d'un bureau en disant "Tiens, voilà ta Légion d'honneur". C'est important qu'autour il y ait un cérémonial, qu'il y ait des étapes, que tout soit joli, beau et rempli de sens.

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